Des traces de pesticides ont été trouvées dans des échantillons de lait maternel et artificiel, révèle jeudi une étude menée dans la région de Charleroi par HUmani, le laboratoire de Médecine Expérimentale et le laboratoire de la Haute Ecole Provinciale du Hainaut.
Pas moins de 39 échantillons de lait maternel ont été prélevés entre janvier et mars 2023 sur des femmes habitant la région de Charleroi depuis au moins 10 ans. Leur analyse révèle la présence d'au moins un type de pesticide dans 15 d'entre eux. Plusieurs substances ont été identifiées dont le pyridate (un herbicide), présent dans chaque échantillon conta miné. On y retrouve aussi des traces de fenpropidine (un fongicide). L'étude montre que le lait des mères qui privilégient les produits frais, locaux ou non, dans leur alimentation présente plus fréquemment des traces de pesticides.
Les polluants organiques persistants (POP), tels que les pesticides, sont accumulés dans les tissus adipeux du corps. Lors de l'allaitement, ces tissus sont mobilisés, transmettant ainsi les POP au nourrisson.
Parmi les 12 échantillons de lait artificiel testés, la moitié révèle des traces de pesticides différents de ceux trouvés dans le lait maternel comme la thiabendazole (un fongicide). Mais ils ne contiennent jamais plus d'un type de ces produits, contrairement au lait maternel qui peut en contenir plusieurs.
Dans un contexte de contamination aux polluants persistants tels que les PFAS, cette étude souligne le risque d’exposition des nouveau-nés aux pesticides et le besoin urgent d’une vigilance accrue et de recherches continues pour en atténuer les effets à long terme.