La Belgique compte au total 5.678 patients hospitalisés en raison d'une infection au nouveau coronavirus, ont indiqué samedi le Centre de crise et le SPF Santé publique lors de leur point presse quotidien. Parmi ces patients, 1.245 se trouvent aux soins intensifs, 56% des lits en soins intensifs sont dès lors occupés, a précisé Emmanuel André, porte-parole interfédéral Covid-19. En outre, 985 patients nécessitent une assistance respireratoire. Vendredi, 503 personnes sont entrées à l'hôpital et 375 ont été autorisées à quitter l'établissement hospitalier.
Entre le 15 mars et le 3 avril, 7.773 patients affectés par le Covid-19 sont entrés &agrav e; l'hôpital et 3.247 l'ont quitté, précise Sciensano dans son bulletin épidémiologique.
Le pays déplore 1.283 décès, dont 140 ont été notifiés ces 24 dernières heures. Parmi les 140 nouvelles morts, 47 résidaient en Flandre, 56 en Wallonie et 37 à Bruxelles. La majorité des défunts était âgée de plus de 65 ans.
Au total, 18.431 cas de contamination ont été détectés, dont 1.661 ces dernières 24 heures. Cette donnée ne reflète toutefois pas le nombre exact de personnes contaminées, l'entièreté de la population n'étant pas testée. Pour les nouveaux cas rapportés vendredi, 831 viennent de Flandre, 652 de Wallonie et 162 de Bruxelles. Pour 16 cas, les données doivent encore être consolidées, a signalé Emmanuel André. Plus de 70.000 tests ont été effectués depuis le début de l'épidémie.
Dans le détail par provinces, le Hainaut reste la province wallonne comptant le plus de cas (1.943), suivie par Liège (1.754). La province de Namur totalise 533 cas détectés, celle du Luxembourg 521 et le Brabant wallon 495.
Au nord du pays, seul le Brabant flamand compte moins de 2.000 cas (1.929). Anvers semble la plus touchée avec 2.413 contaminations, suivie du Limbourg (2.231), de la Flandre orientale (2.158) et de la Flandre occidentale (2.096).
Bruxelles totalise 2.046 infections avérées.
Le porte-parole interfédéral Covid-19 a souligné que le meilleur indicateur de l'évolution de l'épidémie restait le nombre d'hospitalisations, qui reflète, avec un certain délai, les efforts fournis par la population pour tenter d'endiguer la propagation du nouveau coronavirus. "Nous nous dirigeons vers une maîtrise de l'épidémie. Le nombre de nouvelles admissions n'augmente plus autant qu'avant, même s'il reste élevé", a expliqué M. André. Quant aux décès, si leur nombre élevé reflète aussi "l'intensité et la gravité de l'épidémie", cet indicateur est "plus tardif" car certaines morts sont notifiées avec plusieurs jours de retard. "Nous nous attendons à ce que la surmortalité augmente encore ces prochains jours", a-t-il relevé.
Tant les porte-paroles interfédéraux que le Centre de crise ont appelé à ne pas relâcher les efforts, alors qu'ils portent leurs fruits. Emmanuel André a en outre balayé d'un revers de la main la possibilité de désinfecter les rues, comme en France ou en Chine. "Ce n'est pas utile car les vecteurs du virus ne sont pas les arbres ou l'asphalte, ce sont les personnes. Le virus peut se déposer dans l'environnement mais de manière temporaire. Il va mourir dans les heures ou les jours qui suivent", a expliqué le virologue. L'important est dès lors de diminuer le nombre de vecteurs, soit de personnes contaminées.
M. André a également appelé les personnes guéries à respecter les mesures de confinement. "Une fois guéries, ces personnes ont développé les anticorps nécessaires mais elles doivent respecter toutes les règles du confinement car elles peuvent encore être vectrices du virus", a-t-il souligné.
Le porte-parole du Centre de crise, Benoit Ramacker, a remercié la population qui se tient confinée, permettant de ralentir la propagation du virus. "La situation dans les hôpitaux est très difficile mais elle reste gérable", a-t-il pointé. "Ensemble, tenons bon, agissons contre le corona", a-t-il conclu.