8,6 millions de doses de vaccins et 207 millions d'euros de stock médical à détruire

En réponse à la demande urgente de matériel médical engendrée par la pandémie de COVID-19, la Belgique a entrepris depuis 2020 de constituer un stock stratégique de grande envergure. Aujourd'hui, 8,6 millions de doses de vaccins doivent être détruites, ainsi que des tests, des réactifs, des médicaments et des masques non conformes aux normes de qualité. La valeur totale du stock à détruire s'élève à 207 millions d'euros, avec un coût de destruction estimé à 165 000 euros, selon un communiqué de la Santé publique.

Ces dernières années, de nombreux achats ont été effectués à une époque où personne ne savait quelle serait l'évolution de la pandémie de Covid et où le marché était restreint. Au début des années 2020 en particulier, il n'y avait pratiquement pas de masques, de médicaments ou de matériel médical disponibles. Par conséquent, pendant et après la première vague de Covid (surtout au deuxième trimestre 2020), de nombreux achats ont été effectués (dans la mesure du possible) afin de stocker le plus possible de ressources pour les futures vagues qui attendaient notre pays.

Plusieurs millions de doses à détruire

Pour diverses raisons, les quantités exactes de vaccins anti-COVID nécessaires se sont avérées difficiles à estimer, car elles dépendaient à la fois de l'approbation des vaccins en question et de leur efficacité et leur sécurité, deux facteurs inconnus pendant la pandémie. Ces achats ont été prévus pour faire face au scénario le plus défavorable. L’émergence de nouvelles variantes signifie que de nouveaux vaccins adaptés aux variantes doivent régulièrement être produits, rendant obsolètes les vaccins antérieurs non modifiés. Malgré les taux élevés de vaccination et de rappel en Belgique, un certain nombre de doses restent donc inutilisées à chaque fois et finissent par expirer. Certains vaccins nécessitaient par ailleurs plusieurs doses pour être efficaces. Ce faisant, l’ensemble de doses à détruire s’élève à 8,6 millions.

Outre les vaccins, il faut également détruire d'autres produits dont la date de péremption est dépassée, comme les tests, les réactifs, les médicaments, ainsi que du matériel qui ne respectait pas toutes les normes, comme certains masques. Cela comprend aussi des médicaments achetés dans le cadre de la mission d'aide humanitaire à la Turquie en 2023 et des vaccins contre la variole du singe. Cette destruction permet d'éviter des coûts de stockage inutiles et de libérer de la place pour de nouveaux produits. La valeur de l'ensemble du stock à détruire est de 207 millions d'euros et le coût de la destruction du matériel est estimé à 165 000 euros.

La plateforme Stock pharmaceutique stratégique 

Pour optimiser la gestion du stock stratégique fédéral, la Plateforme stock pharmaceutique stratégique (PSPS) a été lancée en mai 2022. Composée du SPF Santé publique, de l'AFMPS, du Centre de crise national (NCCN) et de la Défense, cette plateforme conseille le ministre de la Santé publique sur la composition et la gestion du stock. Un comité d'achat, incluant le SPF Santé publique, des États et des experts, participe aux appels d'offres européens pour l'achat de vaccins Covid.

L'objectif principal est de maintenir un stock suffisant pour répondre aux futures crises sanitaires tout en minimisant le surstockage et la destruction de produits périmés. Des efforts systématiques sont déployés pour rendre le stock aussi durable que possible et éviter autant que faire se peut la destruction de produits.

Le SPF Santé publique joue également un rôle crucial dans les négociations européennes pour une gestion plus efficace des quantités de vaccins et se concerte régulièrement avec les États fédérés belges pour harmoniser leurs besoins en matière de campagnes de vaccination.

> Découvrir la note avec la description des matériels à détruire

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Derniers commentaires

  • Donald Vermer

    23 juillet 2024

    Magnifique
    On a vraiment trop d'argent à mettre dans la santé en Belgique

    Dr Vermer

  • Marc LECLERCQ

    23 juillet 2024

    et on va me reprocher d'avoir prescrit trop d'amoxy clav...

  • Philippe Antoine

    23 juillet 2024

    Je note au fil des articles que ce contre quoi nous réagissons n'empêche pas que encore et encore rien ne s' y oppose. On se demande s'il y a des députés ou des journalistes d'investigation ou un contre-pouvoir.

  • Charles KARIGER

    22 juillet 2024

    1. Merci à ceux qui nous ont procuré les vaccins et à TOUS ceux qui les ont distribués et administrés.
    2. Quel stock avons-nous devant nous si décembre 2024 ressemble à décembre 2019 ?
    . .
    NB France:
    Recrudescence de la coqueluche : des rappels vaccinaux tous les cinq ans pour les professionnels de santé.
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/actu-medicale/sante-publique/recrudescence-de-la-coqueluche-des-rappels-vaccinaux-tous-les-cinq-ans-pour-les-professionnels-de?xtor=EPR-1-%5BNL_editionnumerique%5D-%5B20240722%5D&utm_content=20240722&utm_campaign=NL_editionnumerique&utm_medium=newsletter&utm_source=qdm
    . .
    https://www.has-sante.fr/jcms/p_3531467/fr/strategie-de-vaccination-contre-la-coqueluche-dans-le-contexte-epidemique-de-2024-rappel-vaccinal-des-professionnels-au-contact-des-personnes-a-risque-de-forme-grave?hlText=coqueluche&id=p_3531467&preview=true