Eucharistie et 600e anniversaire de l'Université de Louvain au menu de la visite du Pape

Le pape François posera le pied sur le sol belge le 26 septembre prochain, sur la piste de Melsbroek. Ce sera le 46e voyage du souverain pontife depuis son élection en 2013. Une visite étalée jusqu'au dimanche 29 et un programme costaud: passage à la KU Leuven et l'UCLouvain dans le cadre des 600 ans de l'Alma Mater, rencontre avec des victimes de violences sexuelles au sein de l'Église, et Eucharistie devant plus de 35.000 personnes au stade Roi Baudouin sont quelques-uns des temps forts.

L'arrivée de l'Argentin Jorge Mario Bergoglio, de son vrai nom, est un véritable événement lorsque l'on sait que la dernière visite d'un pape en Belgique, Jean-Paul II en 1995, remonte à près de 30 ans. "D'a utant plus", ajoute le primat de Belgique Mgr Luc Terlinden, "que le Pape visite très peu de pays européens, et encore moins en Europe occidentale. Nous ne nous y attendions pas vraiment. Mais en même temps, je pense que le pape François souhaitait depuis longtemps venir en Belgique". Selon lui, le souverain pontife a connu un certain nombre de Belges dans ses jeunes années en Argentine.

L'arrivée du pape François est prévue le jeudi aux alentours de 19h00 où une cérémonie de bienvenue est prévue, avec la présence notamment des évêques belges, des recteurs de l'UCLouvain et de la KU Leuven, mais aussi du Roi et de la Reine.

Au terme d'une matinée de vendredi plus protocolaire -avec une visite de courtoise au Château de Laeken, la rencontre avec le Premier ministre et avec les autorités, les corps constitués et la société civile-, le chef de l'Église catholique prendra la direction de la KU Leuven. Comme le lendemain à l'UCLouvain, le pape François marquera de sa présence le 600e anniversaire de l'univeristé célébré en 2025. A Louvain-la-Neuve, le souverain pontife saluera environ 4.000 personnes sur le parking de l'Aula Magna après avoir participé à un échange à l'intérieur du théâtre avec près de 800 autres personnes issues de la communauté universitaire au sens large. Y sera notamment question, les transitions au sein de la société (éco-anxiété, les racines philosophiques des crises sociales et environnementales, les inégalités sociales, la place des femmes, le rôle de la sobriété et de la solidarité).

Avant de reprendre la route pour Rome, le souverain pontife présidera l'Eucharistie au Stade Roi Baudouin devant plus de 35.000 personnes. Preuve d'un certain engouement, il a fallu moins de deux heures pour écouler le nombre de places disponibles. Dans un second temps, 2.500 places supplémentaires ont pu être dégagées par les organisateurs.

Le public pourra apercevoir le pape François à quatre reprises au total: autour de l'église Sint-Pieter et de l'hôtel de ville de Louvain (vendredi 17h30), la basilique de Koekelberg (samedi 09h45), le parking de l'Aula Magna à Louvain-la-Neuve (samedi 17h45) et entre Brussels Expo et le Stade Roi Baudouin (dimanche à partir de 09h00). Tant pour la basilique de Koekelberg qu'à Louvain-la-Neuve, une inscription préalable est requise.

Cette visite du pape interviendra alors que l'Église catholique est au cœur de polémiques en Belgique. Il rencontrera d'ailleurs, en toute discrétion, un groupe de quinze personnes victimes d'abus sexuels au sein de l'Église.

Cette question des viols ou agressions sexuelles commis par des ecclésiastiques en Belgique avait refait surface à l'automne 2023 avec la diffusion d'un documentaire choc par la chaîne flamande VRT.

Y témoignaient des victimes livrant un secret enfoui parfois pendant des décennies, beaucoup déplorant une omerta dans l'Église pour protéger les agresseurs et le fait de n'avoir jamais pu obtenir justice.

Certains témoins de ce documentaire - "Godvergeten" ("les oubliés de Dieu" en néerlandais) - devraient compter parmi les 15 personnes qui pourront échanger avec le Pape.

Ce groupe, des hommes et des femmes venant de toute la Belgique, a été constitué alors que l'Église belge avait reçu "plus de 80" marques d'intérêt après son appel lancé en juin.

Du haut ses 87 ans, Jorge Bergoglio doit composer avec une santé fragile, l'obligeant à se déplacer désormais en fauteuil roulant. Il a récemment souffert de problèmes aux genoux, aux hanches et au côlon, et connaît des fragilités respiratoires.

Bien que fragilisé, le souverain pontife n'a pas baissé la voilure ces dernières semaines. Et c'est peu dire. Avant de fouler le sol belge, le chef de l'Église catholique s'est rendu jusqu'aux confins de l'Asie et de l'Océanie où il a réalisé un véritable périple de 33.000 km qui l'a mené de l'Indonésie à Singapour, en passant par la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Timor oriental, soit le plus long voyage de son pontificat.

Cette tournée, initialement prévue en 2020 mais reportée en raison de la pandémie, aura vu François aborder des thèmes chers à ses yeux: le dialogue avec l'islam en Indonésie, la lutte contre la pédocriminalité, la protection de l'environnement ou la défense des droits des travailleurs migrants.

De la mosquée de Jakarta aux rues bondées de Dili, le pape aura rappelé l'importance qu'il accorde au Sud global et aux "périphéries" d'une Église mondialisée qu'il souhaiterait plus ouverte.

La prochaine étape du pape François sera l'Assemblée générale du Synode sur l'avenir de l'Église en octobre.

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