La présence de PFAS observée sur plusieurs sites en Région bruxelloise

La présence de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) a été observée sur trois  sites au niveau du sol et cinq sites au niveau de l'eau souterraine en Région  bruxelloise, a annoncé jeudi Bruxelles Environnement, sur foi des résultats d'analyses effectuées sur onze sites.

Selon l'opérateur bruxellois, ces dépassements n'impliquent pas forcément une menace pour la santé et l'environnement. Dans certains cas, des mesures complémentaires sont nécessaires pour déterminer l'existence d'un risque. 

Ces substances ont fait la une en Flandre pendant plusieurs mois, après une importante pollution de sol constatée à proximité de l'entreprise 3M à Zwijndrecht, à proximité d'Anvers. 

Des études montrent qu'une exposition chronique à ces perturbateurs endocriniens  peut avoir des effets sur le foie, les poumons, le système hormonal, la reproduction et le développement. Outre les études de toxicité, une étude épidémiologique a trouvé des liens probables entre des taux élevés de PFAS et certaines maladies (hypercholestérolémie, thyroïde, certains cancers).

Pour savoir dans quelle mesure Bruxelles, qui ne possède pas de sites de production de ces substances, est également concernée, Bruxelles Environnement a mené une campagne de mesures, à la fin 2022,  sur 11 sites dont les activités actuelles ou passées ont pu engendrer des émissions de PFAS. Ces substances se dispersent facilement, peuvent donc se retrouver dans le sol, les sédiments ou encore l'eau, et avoir un impact sur la santé. 

"Les dépassements constatés n'impliquent pas forcément une menace pour la santé et l'environnement. Dans certains cas, des mesures supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si un risque existe. Un point d'attention est accordé à l'un des sites, situé à proximité immédiate d'habitations, et dont les eaux souterraines sont polluées par les PFAS, a affirmé jeudi Bruxelles Environnement, dans un communiqué. 

L'opérateur bruxellois de protection de l'environnement précise avoir informé le bourgmestre de "la commune concernée", et annonce qu'il organisera une rencontre avec les riverains directement concernés pour leur expliquer la situation, et demander l'autorisation d'effectuer des sondages sur les propriétés.

Vu la situation, l'administration bruxelloise de l'environnement va réaliser sur ce site, à sa charge, des études complémentaires pour déterminer l'étendue de la pollution, et évaluer les risques pour la santé et l'environnement. 

Les responsables des autres sites concernés sont invités également à réaliser des analyses approfondies."Tant que l'eau souterraine n'est pas captée, il n'y a pas de risques avérés pour la population. Aucun captage d'eau souterraine n'est autorisé dans cette zone", a encore dit Bruxelles Environnement. 

Cette récente campagne fait suite aux premiers résultats obtenus fin 2021. Des prélèvements avaient alors été faits au niveau de 12 autres sites et avaient montré également des dépassements dans quatre sites sur douze au niveau du sol et sept sites sur douze au niveau de l'eau souterraine.

Bruxelles Environnement dit poursuivre sa réflexion et ses actions dans ce domaine, en collaboration avec les deux autres Régions du pays et l'Europe. 

Elle a également rédigé un code de bonnes pratiques qui comprend notamment une liste des activités à risque, ainsi que les incidents susceptibles de produire des émissions de PFAS dans l'environnement. 

Depuis janvier 2022, des analyses sont imposées dans le cadre des ventes, démarrage, cession et cessation de certaines activités à risque. Enfin, l'administration bruxelloise de l'environnement est en train de compléter son inventaire et sa cartographie des sites? (potentiellement) pollués aux PFAS.

Par ailleurs, Bruxelles Environnement évalue l'ordonnance bruxelloise sur les sols tous les trois ans sur base des connaissances les plus récentes et fait évoluer la politique en la matière. Actuellement, la stratégie Good Soil vise une gestion intégrée et durable des sols en luttant contre l'ensemble des menaces et en favorisant le développement des sols vivants.

Sur base de la dernière évaluation faite en 2021, il est prévu d'intégrer les polluants émergents, dont les PFAS, dans les prochaines évolutions de la législation. Les travaux préparatoires sont en cours à ce sujet.

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