Le cabinet de psychologues De Braam situé en Flandre propose à ses patients une approche originale combinant psychothérapie et suivi avec une application mobile. Et les patients sont demandeurs!
"Dans nos groupes, nous entendions souvent des personnes hésitantes, mais une fois qu’elles avaient franchi le pas, elles étaient ensuite souvent tristes lorsque le groupe s’arrêtait." commente Ellen Excelmans, coordinatrice thérapeutique du cabinet De Braam. Une application mobile développée par le cabinet offre maintenant un outil pour continuer lorsque les séances prennent fin. Avec cette app, nous espérons aussi pouvoir raccourcir notre accompagnement ou pouvoir laisser plus de temps entre les séances. “Nous espérons ainsi pouvoir laisser plus de temps entre les séances et utiliser aussi l’app pour prévenir les rechutes”,
Pour que l’application puisse être intégrée dans le processus thérapeutique c’est le psychologue qui donne un login à son patient.
Chaque semaine, nous donnons un score aux patients relatif à la valeur de leur vie à ce moment-là et ils indiquent ce qu’ils peuvent encore faire dans le courant de la semaine pour intégrer cette valeur encore davantage dans leur vie. Tout ce que les gens entrent dans l’app est aussi disponible via le cloud pour le professionnel, qui peut ainsi suivre à distance comment va le patient. Il y a aussi un bouton de crise pour les personnes qui seraient envahies par des pensées et des émotions, afin de les aider à traverser ces moments. C’est un exercice que nous réalisons aussi en thérapie.
Ce que nous voulons très concrètement, c’est regarder à partir de quelle diminution dans les scores de valeur il est nécessaire d’instaurer une consultation de crise.
Il est important que le psychologue reçoive alors une alerte pour contacter cette personne pour une entretien de crise, de sorte qu’elle n’arrive pas aux urgences d’un hôpital.
Il s’agit d’une amélioration que nous souhaitons encore apporter. Car parfois, les scores diminuent, mais les gens peuvent en fait faire quelque-chose eux-mêmes pour les améliorer. Les scores, les actions et l’utilisation du bouton de crise sont tenus à jour.
Donc, les patients ont une vue sur leur évolution dans le temps, ce qui guide aussi leur comportement.
Pour Ellen Excelmans, un point important est toutefois que l’utilisation de l’application se fasse sous l’accompagnement d’un psychologue. Un tel outil ne pourra jamais remplacer un accompagnement psychologique. « Nous ne le remplaçons pas, nous offrons juste une option supplémentaire. »
L’année passée, nous avons ainsi remarqué que l’on ne peut pas forcer tout le monde à utiliser une application mobile. Certains psychologues ont peur que l’application ne reprenne leur fonction ou ne leur donne plus de travail ou encore que les gens ne veuillent pas l’utiliser. En ce qui me concerne, je suis ouverte à l’innovation, mais je remarque que certains collègues ne sont pas tous aussi enthousiastes et ont parfois des inquiétudes par rapport à l’utilisation d’applications et ont encore besoin de davantage de temps. Toutefois, nos patients sont, eux, tout à fait prêts. Ils sont même demandeurs.
En ce sens, cette période d’essai est intéressante pour observer comment nous pouvons motiver nos collègues à l’utiliser. Car si nous ne le faisons pas, nos patients iront quand même chercher une application dans une app store et téléchargeront alors des apps parfois peu sérieuses .