Le suivi psychiatrique de l'auteur d'une attaque au couteau qui a fait trois morts en juin 2023 à Nottingham, en Angleterre, a été marqué par une "série d'erreurs et de mauvais jugements" qui lui ont permis de rester en liberté, selon un rapport publié mardi.
La commission britannique chargée d'évaluer la qualité des soins (CQC) a estimé que le risque posé par Valdo Calocane, atteint de schizophrénie paranoïde, n'avait "pas été bien géré" malgré de nombreux signaux d'alerte et un comportement agressif.
Quelques mois après l'arrêt de son suivi dans un hôpital spécialisé du service public de santé (NHS), cet homme avait poignardé à mort le 13 juin 2023 Barnaby Webber et Grace O'Malley-Kumar, deux étudiants de 19 ans qui rentraient chez eux à pied après une soirée vers 04H00 du matin, puis l'employé d'une école, Ian Coates, 65 ans, qui se rendait au travail.
Valdo Calocane avait été orienté vers cet établissement spécialisé dans les soins de santé mentale et dédié aux cas les plus graves après s'être introduit par effraction chez un voisin en mai 2020.
Cet homme, qui ne prenait pas ses médicaments régulièrement, a été hospitalisé à quatre reprises pour des "comportements menaçants et agressifs résultant d'une psychose", et a été arrêté à plusieurs reprises pour des agressions ou des intrusions, mais son suivi hospitalier a pris fin en septembre 2022.
Dans son rapport, le CQC pointe des "problèmes systémiques dans la prise en charge des troubles de santé mentale à l'échelle locale qui, sans action immédiate, continueront de présenter des risques pour la sécurité des patients et du public".
Plusieurs attaques au couteau ont eu lieu au Royaume-Uni ces dernières semaines, sans que la police ne fasse état de motifs terroristes, et le meurtre de trois fillettes au couteau à Southport (nord-ouest), il y a deux semaines, a provoqué une flambée d'émeutes anti-migrants et islamophobes.
En janvier, la justice avait ordonné le placement de Valdo Calocane en hôpital psychiatrique de haute sécurité, le juge estimant qu'il y passerait "très probablement le reste de sa vie".
Dans une déclaration commune, les familles des victimes se sont dites "dévastées" par la lecture du rapport, qui remet en question selon elles "l'exactitude des preuves fournies au tribunal sur l'état et le traitement de Calocane".
"Les médecins impliqués dans le suivi de Calocane portent une lourde responsabilité pour leurs échecs et leurs mauvaises prises de décision", ont dénoncé les familles.