Les agressions verbales et physiques sur les médecins se multiplient chez les spécialistes comme chez les généralistes depuis la pandémie de covid. Cette situation retient toute l’attention de l’Ordre des médecins. « En effet, il y a une hausse des agressions verbales et physiques. Nous devons dégager des solutions pour améliorer la sécurité des médecins » explique le Pr Christian Melot, Vice-Président francophone du Conseil de l’Ordre.
Pour lui, il existe une solution : « Nous devons nous remettre autour d’une table avec les cercles de médecine générale pour réclamer des évolutions au niveau informatique. Je m’explique : les cercles de médecine doivent « mettre la pression » sur le SPF santé publique pour réclamer que l’on puisse activer un RED Flag sur le Sumehr du patient généré par le médecin généraliste à partir du DMG. Aujourd'hui, cette possibilité n’est pas activable. Il faut réactiver cette proposition mais la condition "sine qua non" est évidemment que le patient soit tenu au courant du contenu qui y est inscrit concernant son agressivité. »
Pour rappel, « dans l’avis du 15 juillet 2017, intitulé « proposition de plan d’action global disponibilité permanente des données de santé », nous avions dans le cadre de l’informatisation demandé que les médecins qui sont détenteurs du DMG puisse rédiger un Sumehr (conservé dans des coffrets de santé sécurisés comme Vitalink, Brusafe et Intermed générés par le SPF santé publique) pour chaque patient (avec le consentement du patient) sur son éventuelle dangerosité. »
Le rôle du généraliste
A l’époque, de son côté, la Commission de la vie privée ne voulait pas que l’on transmette des noms de patients dangereux. Sur le terrain, actuellement, les médecins qui coordonnent la garde des différents cercles médicaux ne peuvent pas recevoir nominativement des informations quand il y a des problèmes de sécurité avec un patient. « Le cercle médical peut dire qu’il y a des patients dangereux sur le territoire du cercle, mais seul le médecin traitant peut donner le nom de la personne. Seul, le médecin traitant peut garder dans le dossier du patient une note qui dit que ce dernier commet des exactions qui mettent en danger la vie d’un médecin. Il peut aussi informer le médecin qui fait une garde. »
Et maintenant ? Que peut-il se passer ? « L’Ordre des médecins reste à disposition des autorités pour essayer de discuter de tous les problèmes concernant les Sumehr’s et les patients à risque pour dégager une solution positive. »
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Paul De Munck
15 septembre 2022Merci au Vice-président de bien vouloir penser à inviter à la table les représentants syndicaux des médecins