Benoît Lutgen, président du cdH, et Catherine Fonck, cheffe de groupe à la Chambre, réclament un examen d’entrée pour les études de médecine et de dentisterie, l’organisation d’une année préparatoire facultative pour les étudiants et l’attribution sans restriction d’un numéro Inami aux étudiants qui ont réussi leurs études de médecine. Le Dr Fonck propose également d’imposer des tests linguistiques et d’équivalence aux médecins étrangers qui viennent travailler en Belgique. «Il en va de la qualité des soins de santé dans notre pays», prévient la néphrologue.
«Les ministres De Block et Marcourt ont été obligés, suite aux arrêts récents du Conseil d’Etat, de se mettre autour de la table. Avant, nous avions l’impression d’assister à un match de ping-pong politique», commente la députée Fonck. «Nous savons qu’ils discutent mais nous ignorons quand ils vont «atterrir» et surtout dans quel état d’esprit ils sont chacun réellement ».
Remplacer le concours par un examen
La cheffe de groupe cdH à la Chambre estime qu’il faut saisir à bras-le-corps l’opportunité qu’offrent les décisions du Conseil d’Etat. «Il est temps de négocier un accord global. Il faut arrêter de tergiverser. Cette année a été horrible pour les étudiants en médecine de première année, les reçus-collés (ceux qui ont réussi les examens mais pas le concours : NDLR) et aussi pour ceux qui terminent leur formation et n’ont plus droit à un numéro Inami parce que les quotas sont épuisés. Le cdH propose de remplacer le concours en fin de Bac 1 par un examen d’entrée au début. Il devrait être organisé sur le même modèle que l’examen qui existe en Flandre. Cette équivalence nous permettrait de sortir des discussions communautaires stériles.»
Le Dr Fonck estime qu’il faut également promouvoir l’année préparatoire permettant aux étudiants qui le désirent de se hisser au niveau adéquat. Et de se rappeler d’avoir passé en 1985, durant sa rhéto, tous les samedis de l’année scolaire pour perfectionner son niveau en mathématique. «On pourrait organiser également des cours durant l’été pour présenter l’examen d’entrée en septembre. Ces dispositifs permettraient de donner une chance à ceux qui n’ont pas suivi une formation scientifique durant leurs études ou qui étaient scolarisés dans des écoles moins poussées.»
La cheffe de groupe à la Chambre estime qu’il faut également revoir le principe des quotas Inami. Ecolo propose carrément de les supprimer et de prévoir une adéquation territoriale entre l’offre et la demande. «Les quotas Inami n’ont pas de sens à partir du moment où on instaure un examen d’entrée. L’étudiant qui réussit ses études de médecine doit obtenir son numéro Inami, sauf s’il ne veut pas parce qu’il ne tient pas à travailler dans le curatif, soutient la députée cdH. Les études de médecine coûtent cher et demandent un investissement important en temps de la part des étudiants.»
Niveau linguistique suffisant
Le Dr Fonck estime qu’on ne peut pas privilégier les médecins diplômés à l’étranger vis-à-vis des médecins formés en Belgique. «La libre circulation des diplômes et des travailleurs me tient à cœur mais on ne pas favoriser cette échange tout en cassant nos jeunes médecins diplômés qui dans la plupart des cas on eu une formation d’un niveau et d’une qualité supérieures à celle dispensée dans d’autres pays européens.» Pour Catherine Fonck, il serait judicieux de prévoir lors de l’engagement des médecins étrangers dans les hôpitaux belges une réglementation permettant d’évaluer le niveau linguistique en français, néerlandais ou allemand de ces postulants. «Certains médecins ne connaissent aucune des trois langues nationales. C’est inacceptable tant du point de vue du patient que des autorités publiques. Il faut garantir la qualité des soins.»
Catherine Fonck craint également qu’en raison du manque de numéros Inami disponibles les diplômés en médecine ne choisissent dans quelques semaines leur spécialisation qu’en fonction de la disponibilité des précieux sésames et non en fonction de leur intérêt pour une discipline médicale.