Les épidémies coûtent cher, on s’en doute. Mais c’est plus compliqué que cela. L’INAMI vient de publier un bilan des dépenses liées à la pandémie du COVID. Globalement, la crise a provoqué une augmentation d’environ 10% des dépenses. Pour ce qui est des consultations, les prestations à distance prennent une place non négligeable
L’INAMI mesure en continu l’impact de l’épidémie du COVID sur le budget de l'assurance soins de santé. Les résultats de ce monitoring sont à présent disponibles pour l’année 2021. Pas de doute, la charge est lourde. Pour 2021, l’INAMI rapporte que l’augmentation est de 9,7 % dans les secteurs ambulatoires hors milieu hospitalier et de 10,3 % dans les hôpitaux.
Les moyennes fluctuent
Pour les soins en ambulatoire hors milieu hospitalier, considérés dans leur ensemble, l’augmentation annuelle moyenne des dépenses est de 4,4 % entre 2019 et 2021, soit 0,6 % de plus que celle relevée entre 2017 et 2019 (3,8 %). Le nombre de consultations et visites pour les médecins a connu une augmentation moyenne annuelle entre 2019 et 2021 (4,8 %), inférieure à celle relevée entre 2017 et 2019 (5,8 %).
Soins en milieu hospitalier
L'augmentation moyenne annuelle des dépenses dans les hôpitaux est de 3 % entre 2019 et 2021, soit 1,9 % de moins que celle relevée entre 2017 et 2019 (4,9 %). Pour les médecins , y compris dans le cadre de soins à basse variabilité, l'augmentation moyenne annuelle entre 2019 et 2021 (1 %) est inférieure à celle relevée entre 2017 et 2019 (2,5 %).
Rappelons qu'en 2021, un versement de 551,5 millions a été effectué pour couvrir les frais réels supplémentaires non financés des hôpitaux. Ce montant pouvait être compensé par une marge dégagée au niveau de l'objectif budgétaire 2021 en raison du report des soins (non urgents). Il était également possible en 2021 d'effectuer certaines prestations à distance.
La part des prestations à distance
Les dépenses pour les avis et les consultations à distance en vue de la continuité des soins s’élèvent respectivement à 205.222.000 euros et 188.000 euros. Les avis à distance en vue d’un renvoi vers les équipes mobiles comptent pour 10.000 euros et les psychothérapies pour 13.166.000 euros. Les médecins ont effectué 10.261.270 prestations concernant des avis à distance et 209.873 prestations relatives à un accompagnement psychiatrique à distance.
En 2020, un total de 68.707.933 prestations a été comptabilisé au cours des 11 premiers mois, réparties en 59.380.041 prestations habituelles et 9.327.892 prestations à distance. Ainsi, les prestations à distance représentent 13,6 % du nombre total de prestations comptabilisées en 2020. Cependant, les prestations à distance n'ont été comptabilisée qu'à partir de mars 2020. Si l'on ne considère que les prestations à partir de mars 2020, alors les prestations à distance (9.327.892 prestations) ont une part de 19,3% dans le nombre total de prestations (48.442.048 prestations).
En 2021, un total de 74.909.941 prestations a été comptabilisé au cours des 11 premiers mois, réparties en 65.618.810 prestations habituelles et 9.291.131 prestations à distance. Ainsi, les prestations à distance représentent 12,4 % du nombre total de prestations comptabilisées en 2021. Ce ratio est relativement stable pour tous les mois de prestation.
Tests, protection, centres de triage, …
Le Conseil général de l'INAMI a aussi approuvé des dépenses supplémentaires pour financer des mesures de lutte contre la COVID-19 en 2021. Au moment de terminer ce rapport, le total de ces dépenses extra s'élevaient à 1,084 milliard EUR. et ont surtout été consacrées aux mesures suivantes :
- Remboursement des tests : 594,8 millions EUR
- Matériel de protection : 358 millions EUR
- Centres de triage et de prélèvement : 71,4 millions EUR
- Surveillance patients COVID-19 : 25,2 millions EUR.
Au total, l'Inami a remboursé 11.201.955 tests COVID en 2021, ce qui représente un coût de 477,9 millions EUR pour l’assurance soins de santé.
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