La communication entre la première et la deuxième ligne de soins n’est pas toujours aisée. Mais avec de la bonne volonté et des échanges positifs, beaucoup de choses peuvent s’arranger. Témoignages de deux généralistes impliqués.
Notre confrère néerlandophone Medi-Sfeer vient de reprendre en substance le ressenti que deux médecins généralistes flamands exprimaient récemment sur Zorgwijzer. Celui-ci est le magazine online de Zorgnet-Icuro, l'organisation faîtière des hôpitaux généraux flamands. Pour les deux responsables de groupements médicaux, la première et la deuxième ligne ont sans nul doute l’ambition d’offrir les meilleurs soins aux patients. Mais il faut bien reconnaître que les praticiens de l’un et de l’autre échelon vivent dans des mondes différents.
Le Dr Filip Charlier est à même de comprendre ces deux mondes. Président du cercle de généralistes Khobra, il siège également dans le conseil d’administration d’un hôpital louvaniste. Pour cristalliser les différences de perception, il fait remarquer en substance que «les hôpitaux débarquent parfois avec des diagnostics à la bazooka mais ne répondent pas à la question de la personne elle-même.» Ou encore «les attentes du généraliste lors de l’admission d’un patient ne sont pas toujours bien comprises par la seconde ligne. Il arrive qu’après une hospitalisation de plusieurs semaines, le patient soit libéré avec trois super diagnostics mais ressente toujours autant de douleur». Et encore de se plaindre de la trop longue attente à laquelle le médecin de famille est confronté lorsqu’il a besoin de contacter un spécialiste en cas d’urgence. Mais il ne met pas tous les torts du même côté et insiste sur l’indispensable qualité des dossiers partagés et des sumerhs. Une bonne connaissance mutuelle entre médecins est également un facteur de progrès, déclare-t-il.
Le Dr Linde Tilley est présidente de l’union des médecins de familles (huisartsenvereniging) de Gand. Elle aussi souligne les vertus du dialogue entre les deux lignes de soins. Elle rappelle dans sa prise de position que «le généraliste est le spécialiste du contexte» et que «nous ne traitons pas des maladies mais nous soignons des patients». Les spécialistes ne voient pas les patients dans leur contexte quotidien mais l’impact des honoraires d’un confrère non conventionné se ressent dans la première ligne. Des honoraires trop élevées peuvent rendre malaisé l’accès aux soins. «Nous l’avons signalé et cela a été suivi d’effet», ajoute-t-elle.
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