Ecolo: «Il faut supprimer les quotas Inami!» Cette demande n’est pas nouvelle, Ecolo réclame depuis longtemps la suppression des quotas Inami et leur remplacement par une planification alternative de l'offre de soins, afin d’adapter au mieux l'offre médicale aux véritables besoins de la population. Au moment où il semblerait que Maggie De Block, ministre de la Santé publique, et Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur, soient sur le point d’accorder leurs violons (lire La Libre du 7 septembre), cette proposition alimente le débat.
Les Verts rappellent que 123 communes wallonnes et 102 communes flamandes font face à une pénurie de médecins généralistes et de nombreux hôpitaux recourent à des médecins étrangers pour pallier la pénurie dans certaines spécialisations. «Le cadastre des médecins montre qu'une part importante de médecins disposant d'un numéro Inami ne preste plus», soutient Ecolo. «Et le nombre de médecins étrangers exerçant en Belgique, avec un numéro Inami octroyé en dehors des quotas selon les règles européennes, a augmenté de 33 % sur 5 ans, ils étaient 504 en 2015.» «De nombreux rapports et études, de l'OMS notamment, pointent les pénuries, et montrent qu'il existe un réel problème d'accès aux soins et d'équité entre les citoyens selon les lieux où ils résident, leur capacité à se déplacer ou leurs moyens financiers», commente la députée fédérale Ecolo Muriel Gerkens. «Or, le système actuel continue de fixer des quotas, couplés à un numerus clausus limitant l'accès aux études de médecine. Certains étudiants belges choisissent même de terminer leur cursus dans un autre pays européen afin de revenir prester en Belgique en dehors des quotas. Sur les 1.715 médecins ayant reçu l'agrément en 2015, 23% détenaient un diplôme étranger. Ces situations sont incroyables! Il est urgent de revoir l'organisation des offres de soins et de mettre en place de nouveaux dispositifs.»
Evaluation territoriale
Ecolo-Groen a déposé une proposition de résolution à la Chambre visant à remplacer le système des quotas Inami. Les Verts réclame une évaluation territoriale des besoins en soins de santé et une planification de l'organisation des offres de soins de première ligne qui tiendrait compte de l’offre territoriale de soins spécialisés en milieux hospitaliers. La Commission nationale de planification et les ministres régionaux devraient via une démarche collaborative déterminer le nombre et les qualifications des médecins qui seront nécessaires pour couvrir les besoins. Et c’est à partir de ces données que la ministre fédérale de la santé pourra déterminer le nombre de médecins nécessaires et organiser leur installation. «Il est impossible d'organiser une politique de santé conforme aux exigences de qualité, d'accessibilité et d'équité en s'obstinant dans le système actuel. L'approche par bassins de soin permet une meilleure répartition et plus de complémentarité dans les offres. Sachant qu'il faut au moins 10 à 15 ans pour former un médecin, l'inertie répétée du gouvernement fédéral sacrifie non seulement toute une génération d'étudiants mais met à mal une politique de santé publique adaptée aux besoins. Il est grand temps que le gouvernement prenne ses responsabilités », conclut Muriel Gerkens.