Le Cartel, la coalition syndicale qui regroupe le GBO, le MoDeS et l’ASGB côté flamand, est atterré par les velléités du gouvernement Michel de geler les ressources des postes médicaux de garde (PMG) en médecine générale, vécues comme une agression contre la profession. Il dit avoir interpellé en urgence Maggie De Block.
Lundi 12 octobre, le Conseil général de l’Inami a refusé la proposition du gouvernement Michel en matière de budget des soins de santé 2016. Une situation très rare, qui place la balle dans le camp du gouvernement: l’avenir proche nous dira s’il choisit d’imposer sa version. L’équipe Michel s’était écartée, à plus d’un égard, de la copie émise et adoptée une semaine plus tôt au Comité de l’assurance, où siègent médecins et mutuelles.
Une divergence tout à fait notable se fait jour au niveau des moyens à consacrer aux postes médicaux de garde (PMG). Alors que ceux-ci constituent un outil considéré comme un socle pour la réorganisation des gardes locales, alors que le Comité de l’assurance avait demandé un budget supplémentaire de 2 millions pour leur développement, en complément de quelques 23 millions déjà inscrits au plan garde, le gouvernement a ni plus ni moins prévu de geler les dépenses les concernant, avec effet immédiat.
Plus de détails vous attendent dans le Medi-Sphere n°493, mais, en bref, la note argumentant la proposition budgétaire de l’exécutif rame clairement dans un sens restrictif: «aucun élargissement ni aucune modification d’un poste de garde ne sera autorisé, ni le démarrage d’un nouveau poste de garde de médecine générale, sauf si ceux-ci peuvent être réalisés suite à un ajustement des budgets existants pour les postes de garde de médecine générale. Les projets en cours de préparation pour lesquels le Comité de l’assurance doit encore donner son approbation, sont également touchés par le gel. Les ressources complémentaires prévues en 2016 et les ressources encore disponibles en 2015 sont retirées du budget.»
Le Cartel n’a pas tardé à réagir, se disant stupéfait. La coalition, dont fait partie le GBO - côté médecine générale francophone -, dit avoir «interpellé en urgence la Ministre [De Block] pour élaborer avec elle un changement de stratégie qui rencontre ses objectifs d’économie mais assure à la médecine générale sa fonction de premier recours indispensable à la santé publique». Et le groupement de syndicats de répéter que «la réforme de la garde avec la création des PMG en est un instrument incontournable et nécessite encore et toujours un soutien prioritaire de nos gouvernants».