Les patients atteints de maladie chronique peuvent choisir un "pharmacien de référence" depuis le 1er octobre afin de les aider à bien utiliser leurs médicaments, a annoncé mercredi la ministre de la Santé Publique Maggie De Block, au lancement de la campagne d'information pour ce nouveau service. Cet accompagnement personnalisé des malades chroniques vise à offrir une écoute attentive, mais aussi à leurs fournir un schéma reprenant tous les médicaments qu'ils utilisent. "Le pharmacien est l'expert du médicament. Il est donc le mieux placé pour s'assurer du suivi du traitement des patients atteints de maladie chronique", insiste Mme De Block. D'une part, le patient chroni que désigne son "pharmacien de référence" en signant une convention avec le pharmacien de son choix. Il donne ainsi son consentement pour le suivi des soins pharmaceutiques et marque son accord pour le partage électronique entre les prestataires de soins de ses données de santé. D'autre part, la tâche du pharmacien de référence consiste à enregistrer tous les médicaments du patient dans le dossier pharmaceutique partagé (DPP). Cet outil - dont sont dotés 93% des pharmacies du pays et accessible sur base de l'accord du patient - permet à chaque pharmacien de consulter une partie des données enregistrées dans le dossier pharmaceutique des patients. Le pharmacien pourra ensuite dresser pour le patient un schéma de médication sur base des médicaments délivrés dans son officine et dans les autres. Le schéma de médication permettra d'avoir une vue d'ensemble des médicaments du malade chronique - tant ceux prescrits que sans ordonnance. Il contient, par exemple, les moments de prise de chacun des médicaments. Il aide ainsi le patient à suivre son traitement correctement, lui fournit une information complète sur sa médication et contribue à une meilleure qualité des soins. Une initiative soutenue par la fédération francophone des associations de patients et de proches (LUSS): "le schéma de médication permet d'inclure le patient dans l'échange entre les différents prestataires de soins. Le patient pourra ainsi mieux agir sur sa santé", indique la directrice de la LUSS, Micky Fierens. Le nouveau service vise en effet à favoriser l'interdisciplinarité entre le pharmacien, le médecin généraliste, le patient et les autres prestataires de soins. Le schéma de médication pourra être partagé avec les autres professionnels de santé qui prennent soin du patient, moyennant son accord. "Si la mission du médecin généraliste est de fournir une porte d'entrée dans le système de soins, le pharmacien joue également ce rôle fondamental", pointe le Dr Paul de Munck, président du Groupement belge des omnipraticiens. "Ce service représente une nouvelle évolution vers plus d'interdisciplinarité dans le système des soins de santé. Lorsqu'un médecin de famille prescrit des médicaments à un patient chronique, il ne peut jamais être certain que ce dernier va les prendre. Il s'agit donc d'un suivi de plus pour un traitement plus optimal et nous devons encourager cela." Le patient ne paie rien pour le nouveau service. Les pharmaciens de référence recevront de l'Inami une rémunération forfaitaire de 31,80 euros par patient par an. La campagne "Mon pharmacien me connaît, je signe" a été lancée mercredi par la ministre De Block, l'association pharmaceutique belge (APB) et l'office des pharmacies coopératives de Belgique (OPHACO). En Belgique, plus d'une personne sur quatre souffre d'une maladie chronique nécessitant la prise régulière d'au moins un médicament. Or les études montrent que la moitié des patients chroniques ne les utilisent pas de façon optimale. |