Le KCE s’adresse directement aux MG

Depuis quelques mois, le KCE publie des newsletters peuplées de sujets plus spécifiquement liés à la médecine générale. Conscient qu’une part des documents qu’il émet (rapports, guidelines…) échappent à l’attention des MG à l’agenda bien chargé, le Centre d’expertise a en effet décidé de leur concocter régulièrement des digests. A lire dans le dernier, entre autres sujets: maltraitance infantile et démarrage des «KCE trials».

Medi-Sphere vous avait parlé, à sa sortie, du rapport KCE sur la maltraitance infantile. De toute évidence, le phénomène est sous-détecté dans notre pays. «En particulier, on constate que les MG, pourtant pressentis comme des acteurs-clés, sont très rarement à l’origine de signalements», fait remarquer le KCE.

Les auteurs de l’étude reviennent sur les causes vraisemblables de ces réticences, décelées dans les réponses des MG sondés. Crainte essentielle: les généralistes ont peur de se tromper et de porter à tort des accusations graves. Et comme ils entretiennent généralement une bonne relation avec l’ensemble de la famille, ils redoutent de perdre ce lien de confiance important pour le suivi ultérieur de l’enfant. Les chercheurs du KCE ont également relevé chez les MG du dépit de voir qu’une fois un cas signalé, il leur était souvent «retiré des mains»: ils ne reçoivent plus aucune nouvelle sur le devenir de l’enfant. Enfin, ils ont peu confiance, globalement, dans les services et structures d’aide existants, qu’ils savent surchargés.

Par ailleurs, dans sa newsletter MG, le KCE rappelle son enquête en cours, à remplir via un formulaire en ligne, à propos des guidelines (lire par ailleurs sur ce site). C’est le moment de donner, comme destinataire des recommandations, son avis sur leurs forme et fond.

Il annonce encore le «KCE Trials», soit un programme de «recherche clinique non commerciale, pragmatique (c.-à-d. dans les conditions de la vie réelle) et portant sur des questions concrètes de la pratique», à propos duquel un symposium ‘kick off’ (comprenez: de lancement) se tiendra le 12 octobre à Bruxelles. Son but: produire de l’évidence scientifique pour des questions sur lesquelles il n’en existe pas, bien qu’elle serait susceptible d’améliorer les soins aux patients ou l’affectation des deniers publics.

Le KCE signale aux MG que, comme la plupart de ces études financées par les pouvoirs publics seront multicentriques, il est tout à fait possible qu’ils soient sollicité(e)s, ou certains de leurs patients. Et de citer quelques propositions d’études actuellement en cours d’évaluation: importance de sets standardisés de formulaires électroniques de demande d’analyses sanguines en première ligne, intérêt d’une intervention diététique en première ligne chez les patients nouvellement diagnostiqués comme présentant un syndrome du côlon irritable, ou encore utilité des pansements en mousse multicouches dans la prévention des escarres de décubitus.

 

Comment faire pour recevoir ces newsletters? Elles sont actuellement transférées aux MG à leur parution par le FAGW, l’aile wallonne du FAG, mais il est possible de s’y inscrire, individuellement.

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