Le nombre des généralistes progresse moins vite que celui de l’ensemble des médecins (Inami)

L’Inami vient de publier les chiffres recensant le nombre de dispensateurs de soins individuels en 2021. A la fin de l’année dernière, le gain annuel calculé sur les dix dernières années était de 1,22% pour les généralistes fournissant des prestations. Il était de 1,56% pour toutes les spécialités confondues, y compris la médecine générale. 

Combien y-a-t-il de généralistes en Belgique aujourd’hui ? Pour s’en faire une idée, on peut consulter les tableaux du «Nombre de dispensateurs de soins individuels en 2021» publiés récemment par l’Inami. Ce rapport opère une distinction entre les professionnels en droit de prester et ceux qui prestent effectivement. Cela ne manque pas d’intérêt si l’on sait qu’en ce qui concerne les généralistes, les premiers sont au nombre de 17.383 tandis que les seconds ne sont que… 13.952. Et parmi ceux qui pratiquent, un peu plus d’un sur six est en formation, tandis qu’un sur trois (apprenants compris) est âgé de plus de 65 ans. En termes de densité, cela fait 12,2 médecins généralistes actifs pour 10.000 habitants. Le taux d’accroissement annuel, calculé sur les dix dernières d’années, est de 1,56% pour l’ensemble des médecins. Les généralistes n’ont gagné sur la même période que 1,22% par an en moyenne. 

A titre de comparaison, le «groupe chirurgical», y compris les anesthésistes, est gratifié de 2% en plus par an en moyenne. Le «groupe médical» a progressé en dix ans de 1,78% par an. Ce sont les endocrinologues, les oncologues médicaux et les hématologues qui enregistrent la plus forte progression. Chacune de ces spécialités gagne en moyenne plus de 4% de praticiens chaque année.

Quoi qu’il en soit, le rapport de la Commission européenne intitulé «State of Health in the EU. Belgique 2021» indique dans ses conclusions que «Le nombre de médecins en Belgique a augmenté plus lentement que dans la plupart des pays de l’UE au cours des 10 dernières années, et se situe désormais bien en deçà de la moyenne de l’UE.»

Pour le Dr Paul De Munck, président du GBO, «On a trop attendu pour prendre les mesures qui s’imposaient. Il faudra encore quelques années pour inverser la tendance car les mesures prises aujourd’hui ne porteront leur fruit que dans les décennies à venir, ne fût-ce que parce que former un MG prend 9 ans et parce que changer l’organisation des pratiques ne se fait pas du jour au lendemain non plus… et surtout il ne faut pas réitérer les erreurs du passé» 

Le Dr De Toeuf va dans le même sens, tout en attirant l’attention sur le fait que les chiffres publiés par l’Inami ne disent pas quel est le volume des prestations fournies par les médecins recensés. Les universités ont enfin compris qu’il faillait former plus de généralistes, ajoute-t-il. Mais il reste un attrait assez fort pour la médecine spécialisée, en raison de facteurs tels que le confort supposé de la pratique, tout au moins en ville, et de l’hyperspécialisation, qui demande plus de personnel en milieu hospitalier.

> Plus d'informations sur le site de l'Inami

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Dominique VANDENBOSSCHE

    18 aout 2022

    Attrait pour la médecine spécialisée en raison de facteurs tels que le confort ET le salaire
    La médecine générale est très dévalorisée!