L’audit PMG a établi que le poste moyen assure 4.400 consultations et quasi 1.500 visites à l’année, pour un coût annuel de fonctionnement de quelque 287.000 €. C’est ce qu’on peut lire, entre autres données, dans une note d'impulsion stratégique issue du cabinet De Block. Elle concerne la réorganisation de l’AMU, passant par «davantage de cohérence et d’intégration» entre ses composantes, dont les services de garde MG.
La médecine générale, ces derniers mois, s’impatientait d’enfin recevoir des infos dans la foulée du fameux audit postes de garde. D’autant que les focus groups organisés par les auditeurs, à l’automne 2016, avaient laissé la profession perplexe quant à certaines conclusions intermédiaires et – surtout – face à la quête d’attractivité et de rentabilité qui semblait le propos dominant. On savait depuis quelques semaines qu’on allait reparler incessamment de la réforme des soins non planifiables, paysage auquel appartiennent les postes: des réunions ont été convoquées ce mois et début juillet au cabinet De Block.
L’audit a révélé que la moyenne des interventions d’un poste par jour par 100.000 habitants est de 80,2. Derrière ce chiffre, de grandes différences se font jour. Ramené à cette tranche de 100.000 habitants, les deux tiers des PMG n’atteignent pas les 100 contacts/jour. La nuit, ce n’est pas une surprise, l’activité retombe: on dénombre en moyenne 2,4 consultations et 1,23 visites. On peut répartir les postes en «petits» (sous les 5.000 interventions/an), «moyens» (5 à 10.000) et «gros» (au-delà des 10.000).
D’après la note stratégique sur la réforme de l’AMU, et ce n’est pas une surprise non plus, un lien existe clairement, au niveau des consultations, entre le volume d’activité du poste et le coût à la consultation. Le même constat vaut pour les visites, si ce n’est qu’ici, un facteur pèse énormément sur l’addition: le système que les MG ont choisi pour le transport des confrères de garde (voiture personnelle, véhicule de fonction, avec ou sans chauffeur…).
L’audit a montré, lit-on dans la note, que des économies d’échelle pourraient être réalisées pour les postes de dépenses les plus importants d’un PMG, la coordination et l’administration, l’accueil et le transport. Généralement, les gros PMG ont un rapport coût-efficacité satisfaisant. Les postes seront invités à collaborer dans un réseau, administré par un coordinateur unique pour plusieurs structures. La note pointe une autre optimisation possible des frais: des adjudications communes pour l’équipement, les véhicules, les services (entretien…)…
Le cabinet a listé les actions encore nécessaires, comme réfléchir à la création – autant que faire se peut – de zones d’opération couvrant au moins 100.000 citoyens, à l’usage de contrats cadres, à celui d’un support informatique renforcé et coordonné… La note parle d’élaborer des mesures (cadre financier, complément au 1733…) «visant à implémenter le modèle de fonctionnement choisi sur une période de 5 ans» – ce qui devrait augurer de plus de stabilité. Est évoqué également un examen des façons d’organiser autrement la nuit profonde dans les zones à faible activité.