Postes: le gel budgétaire, «un coup de poignard dans le dos»

Les réactions négatives se multiplient dans le dossier «gel du financement des postes de garde» (*). «Je ne comprends la logique qui sous-tend cette mesure», déclare Stefan Teughels, qui dirige la coupole des postes flamands Wachtposten Vlaanderen. Comme beaucoup, il s’interroge sur la genèse de cette mesure-surprise, via laquelle Maggie De Block ne pouvait que décevoir ses ex-confrères.

«D’un côté, on nous demande d’orienter les patients qui n’ont pas leur place aux urgences vers la garde de médecine générale, de l’autre on sabre dans les moyens dévolus aux postes, alors même que ceux-ci constituent un point de contact clair pour les patients avec une demande de soins aiguë», commente le Dr Teughels. «C’est inacceptable, un vrai coup de poignard dans le dos. Je me demande bien qui tire les ficelles…»

«Le plan d’action formulé pour les gardes par la ministre Onkelinx prévoyait la création de 15 postes par an durant trois ans. Si nous avions pu finaliser ce projet, avec 15 nouveaux postes en 2015 et 15 autres en 2016, nous aurions pu couvrir pratiquement tout le territoire belge.»

«Le gel du budget des postes de garde met de nombreuses initiatives en difficulté. Pour certaines, les responsables avaient déjà signé un contrat de location pour les locaux en pensant pouvoir débuter leurs activités le mois suivant. En Flandre, nous avons actuellement 12 projets en cours dans des zones où le vieillissement du corps médical rend difficile l’organisation des gardes. Et en Brabant wallon, une initiative est en préparation pour couvrir l’ensemble de la province.»

«Nous avons entamé il y a quelques années une standardisation des postes des gardes dans le but de comprimer les coûts. Nous savons que ce cadre peut être développé encore davantage et nous y travaillons. Je m’attendais à ce que les autorités attendent au moins le résultat de cet exercice avant de prendre d’autres mesures d’économies… mais cela n’a pas été le cas.»

«La proposition budgétaire est d’ailleurs globalement défavorable à la première ligne: aucune mesure structurelle n’est prévue pour la renforcer. Les infirmiers à domicile aussi doivent se serrer la ceinture, alors même que tout le monde est bien conscient qu’il en faudra de plus en plus dans le futur. Les services d’ambulances, eux, se voient attribuer 12 millions d’euros. C’est tout de même surprenant sachant que, d’après les rapports, ils se déplacent encore trop souvent alors que ce n’est pas nécessaire

 

 (*) Cette réaction s’ajoute à d’autres déjà relayées sur ce site, tant francophones que flamandes. A noter qu’AADM (Domus Medica), Wachtposten Vlaanderen et le Cartel – qui englobe aussi le syndicat francophone GBO et avait très vite fait part de son émoi (voir Gel des ressources des postes de garde: le Cartel «stupéfait») – ont émis un communiqué de protestation commun vers la ministre de tutelle. 

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