Tout au long des longues discussions qui ont occupé ce lundi la medicomut sur les soins transversaux, l’ABSyM a fait part de ses réserves : « On dédie aujourd’hui la somme faramineuse de 40 millions d’euros à des projets de soins transversaux et nous en sommes réduits à constater que ces projets ne sont pas tous aussi bien structurés les uns que les autres. Du même coup, cela coule littéralement d’autres priorités qui préoccupent les médecins. »
« Il y a bien dans les soins transversaux quelques projets valables qui font de beaux progrès, tels que la détection précoce du diabète », reconnaît le président de l’ABSyM Johan Blanckaert, « mais d’autres projets sont plutôt faibles, ainsi que cela apparaît dans la proposition de budget, le nombre de patients et l’objectif final des soins. »
Le Dr Blanckaert souligne que les syndicats dans leur ensemble, excepté l’AADM (Alliantie Artsenbelang - Domus Medica) sont unanimes pour considérer que depuis la crise du COVID et avec les conséquences de la guerre en Ukraine et l’inflation, d’autres besoins ont émergé aux yeux des médecins et doivent être gérés prioritairement. Même l’ASGB/Kartel s’est positionné dans le même sens et a titré dans un avis émis ce 30 août : « Ne pas tout transférer à l’aveugle vers les soins transversaux SVP ! ».
Au lieu de cela, « notre budget a été amputé dans une grande proportion et les sommes correspondantes ont été attribuées à des projets flous. Et cela, au moment où le Conseil Médico-Technique prend des décisions qui aboutissent à resserrer la vis dans le remboursement de prestations de la nomenclature. » La question tourne en effet autour de l’indexation des honoraires médicaux. L’ABSyM n’accepte évidemment pas que la marge disponible pour cette indexation soit utilisée à d’autres fins.
Et le président de l’ABSyM de conclure avec force que la médicomut se préoccupe d’examiner les projets de soins transversaux en fonction de leur intérêt potentiel au lieu de considérer la qualité du dossier. Comme annoncé dans un article précédent, la prochaine réunion aura lieu le 26 septembre. D’ici là des contacts auront lieu entre les acteurs pour tenter de trouver des voies de conciliation.
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