Pr Brotchi: «Le MR s’est battu pour les étudiants francophones»

Jacques Brotchi (MR) réclame depuis des années un filtre au début des études de médecine et la prise de mesures pour garantir la qualité de la formation médicale. Le député s’étonne que le cdH et Ecolo - qui s’étaient opposés aux deux propositions de loi défendues par le MR en 2010 et 2014 - soutiennent aujourd’hui avec force les mêmes arguments. Le neurochirurgien souligne qu’au sein du gouvernement Michel, le MR s’est battu pour augmenter les quotas Inami 2021 de 36 unités en faveur des francophones (soit + 7,3%).

Jacques Brotchi rappelle à ceux, entre autres Muriel Gerkens (Ecolo) qui critiquent l’inertie du gouvernement fédéral dans le dossier du contingement médical, que cela fait 20 ans que le gouvernement aurait dû bouger. «En 2006, j’interpellais Laurette Onkelinx pour lui demander de créer un cadastre dynamique du corps médical. Il a fallu attendre mai 2016 pour disposer d’une telle étude pour l’année 2022.»

Et de souligner également qu’il a déposé en 2010 et puis en 2014 une proposition de loi visant à instaurer un concours au début des années de médecine et une année préparatoire pour les futurs étudiants. «Par deux fois, le cdH n’a pas signé ce texte et a voté contre. Peut-être que je devrais leur remettre la proposition aujourd’hui et qu’il la cosignerait? Les humanistes ne doivent pas s’attribuer aujourd’hui quelque chose qu’ils n’ont pas fait.»

Favorable à la mise en place d’un filtre à l’entrée des études comme en Flandre, le Pr Brotchi hésite encore sur la forme qu’il faudrait lui donner: examen ou concours? «Je n’ai pas encore tous les éléments en main pour me prononcer. Le concours aurait l’avantage de déterminer un nombre qui serait ajusté à l’entrée par rapport au nombre voulu à l’arrivée. L’examen ne permet pas de réguler de façon aussi rigoureuse. La preuve en Flandre. En 1997, les étudiants qui réussissaient l’examen étaient moins nombreux que le nombre d’attestations Inami disponibles. Puis, ils sont arrivés à l’équilibre. Aujourd’hui, il y a un dépassement.» Jacques Brotchi plaide aussi pour l’organisation d’une année préparatoire pour les étudiants qui n’auraient pas le niveau nécessaire. «Un bon médecin n’est pas spécialement quelqu’un qui est fort en mathématique. Mais l’étudiant qui est mauvais en math n’a aucune chance d’être un bon médecin parce qu’il ne va rien comprendre. La médecine est tout de même basée sur des raisonnements. Il faut ajouter à cet aspect scientifique, l’empathie et la générosité. Dans ma proposition, j’ai inclu ces paramètres pour qu’il y ait dans l’examen d’entrée pas seulement une vérification des connaissances scientifiques mais qu’on puisse également juger d’un certain nombre de qualités humaines nécessaires à l’exercice de la médecine. L’année préparatoire devra prévoir un enseignement en ce sens.»

Cadastre dynamique et clé de répartition

«La saga des numéros Inami a commencé en 1997 sous le gouvernement Dehaene 2. A l’époque, Elio Di Rupo était vice-premier ministre et Marcel Colla, ministre de la Santé. Le MR était dans l’opposition. S’il y a bien un parti qui n’a aucune responsabilité dans l’établissement des quotas Inami, c’est le Mouvement réformateur. Il ne faut donc pas nous le reprocher aujourd’hui», commente le Pr Brotchi en réponse aux critiques adressés au MR.

Le député souligne qu’il  faut dans ce débat complexe désormais compter avec la récente décision juridiciaire qui a permis au 283 «reçus-collés» de passer tout de même en 2e année. «C’est un élément nouveau dont il faut tenir compte dans les quotas pour 2022. La Commission de planification pensait en mai, lors de la remise de son rapport, que le concours en FWB était juridiquement bétonné et qu’il n’y aurait pas de surprise. La Commission doit refaire ses calculs en tenant compte qu’il y a 283 étudiants francophones supplémentaires. Si nous pouvons tout de même conserver la clé de répartition 60/40 – annoncée récemment par la ministre suite à l’avis du Conseil d’Etat (ndlr) – je suis preneur! Le MR s’est battu pour ajouter 36 numéros supplémentaires pour les francophones. Qu’on ne vienne pas dire que notre parti a abandonné les étudiants de la FWB. Grâce à nous, on passe de 492 numéros à 528, soit 7% de plus.» 

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