La Commission européenne a donné mardi une dizaine de jours à neuf pays considérés comme des mauvais élèves de l'UE en matière de qualité de l'air, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni - mais pas (encore) la Belgique -, pour présenter de nouvelles mesures et éviter d'être renvoyés devant la justice européenne.
Ces neuf pays ont jusqu'à "la fin de la semaine prochaine pour compléter leurs dossiers" s'ils veulent éviter un recours devant la Cour de justice de l'UE, a expliqué l'exécutif européen à l'issue d'une réunion avec les neuf ministres convoqués à Bruxelles pour un "sommet" de la "dern ière chance".
La pollution de l'air est jugée responsable de plus de 400.000 morts prématurées par an dans l'UE, sans compter les Européens qui sont atteints de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Et la Commission estime qu'elle coûte plus de 20 milliards d'euros par an à l'économie de l'UE.
Les neuf pays convoqués - l'Allemagne, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni et la Slovaquie - dépassent régulièrement les limites d'émissions destinées à protéger la santé des Européens pour les particules fines (PM10) ou le dioxyde d'azote (NO2), voire les deux.
Au total 23 pays sur 28 dépassent encore les normes de qualité de l'air, selon la Commission (il y a 16 dossiers ouverts dans le cas des particules, 13 dans les cas du dioxyde d'azote, et 1 pour le dioxyde de soufre). Le problème touche plus de 130 villes en Europe.
La Belgique pourrait "être la prochaine à se faire taper sur les doigts", a estimé l'organisation de protection de l'environnement Greenpeace. "Si la Belgique (n'a pas été) convoquée aujourd'hui, cela ne saurait tarder car elle est aussi visée par des procédures, tant pour le dioxyde d'azote (NO2) que pour les particules PM10", souligne Greenpeace.