Un examen préalable à l'opération de la cataracte beaucoup trop fréquent (KCE)

Le comptage des cellules de l'endothélium de la cornée est trop fréquemment réalisé avant une opération de la cataracte, selon une analyse du Centre d'expertise des soins de santé (KCE) publiée jeudi. "L'approche belge se distingue nettement de celle qui prévaut dans les pays voisins, et ne semble étayée ni par la littérature scientifique, ni par les recommandations internationales", constate le Centre.

La cataracte, pathologie extrêmement fréquente, peut être efficacement traitée par chirurgie. Une opération réalisée chez environ 150.000 personnes chaque année en Belgique.

Pour écarter un risque de complication très rare (beaucoup moins de 1% des cas), on peut recourir au comptage des cellules de l'endothélium de la cornée (CCE), qui donne certaines indications sur l'état de la cornée avant l'opération.

L'équipe du KCE observe que cet examen préopératoire est extrêmement fréquent en Belgique, où 68% des personnes opérées de la cataracte en ont bénéficié au cours de la période 2011-2021, alors que ce n'est pas du tout le cas dans les pays voisins (10 à 20% des opérations en France, moins de 10% aux Pays-Bas).

Les ophtalmologues belges justifient leur recours très courant à cet examen par une volonté de renforcer le dépistage des maladies de la cornée, d'informer le patient le mieux possible et éventuellement de personnaliser l'approche chirurgicale. Il ressort pourtant de l'étude du KCE qu'une utilisation aussi large n'est pas soutenue par des preuves scientifiques. 

En conséquence, le Centre recommande à l'Inami d'envisager de modifier les modalités de remboursement du CCE. Une possibilité pourrait être de fixer un remboursement forfaitaire pour la chirurgie de la cataracte, où serait inclus un petit montant supplémentaire permettant de couvrir l'examen chez un certain pourcentage de patients, à charge de l'ophtalmologue de sélectionner ceux qui en retireront un réel bénéfice.

Les chercheurs du KCE encouragent aussi les acteurs du secteur (médecins, sociétés scientifiques, universités…) à mettre sur pied de nouvelles reherches pour clarifier les rôles potentiels du CCE, et à développer des recommandations cliniques et un enseignement basés sur des preuves pour standardiser davantage l’utilisation de cet examen.

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