En 2015, le master en sciences infirmières et accouchements de l’université d’Anvers fêtera ses dix ans d’existence; c’est pour célébrer dignement cet anniversaire que se tiendra du 4 au 6 février le congrès CARE4. «Le programme s’adressera non seulement aux infirmiers et accoucheurs, mais aussi à toute une série d’autres professionnels de la santé, dont les médecins», précise Peter Van Bogaert, responsable de son organisation.

L’université d’Anvers est l’une des trois institutions académiques flamandes à proposer un master en sciences infirmières et accouchements. Les inscrits sont principalement des étudiants qui travaillent déjà et à qui ce cursus offre l’occasion de se spécialiser dans un domaine qui les intéresse plus particulièrement; la formation leur offre donc une structure, tout en laissant également une marge à l’initiative personnelle. «Nos étudiants décrochent leur diplôme sur la base d’un portfolio personnalisé défini en concertation avec nous», explique Peter Van Bogaert, qui coordonne le master avec Bart Van Rompaey. «Ils y apprennent notamment comment positionner clairement l’infirmier et l’accoucheur à l’intérieur du système de soins et comment soutenir cette position par un encadrement de niveau académique.» L’orientation comporte quatre sous-domaines: management et innovation, formation clinique, recherche scientifique et formation académique.

De la formation à la recherche

Au cours de ses premières années, l’unité de sciences infirmières et obstétrique de l’université d’Anvers s’est concentrée surtout sur la mise au point d’un programme d’études bétonné pour la formation de master, ce qui lui a valu en 2007 un rapport d’inspection favorable. Entre-temps, elle a toutefois aussi fortement développé ses activités de recherche au travers d’un Centre for Research and Innovation of Care (CRIC), dont la mission est de positionner infirmiers et accoucheurs à l’intérieur du système de soins par le biais de pistes de réflexion innovantes. On y réfléchit notamment à l’utilisation optimale des ressources humaines, mais aussi des moyens matériels et financiers.

Avec près de dix années au compteur, les Anversois souhaitent toutefois aujourd’hui placer la barre encore plus haut. «Nous avons lancé le congrès CARE4 afin de pouvoir créer un réseau avec d’autres chercheurs au sein de notre université, mais aussi ailleurs en Belgique et même au-delà de nos frontières», explique Peter Van Bogaert.

CARE4 en quatre voies

Le programme de CARE4 est conçu autour de quatre voies qui reflètent les principales lignes de recherche du CRIC. L’une d’elles s’intéresse à l’évolution du rôle de l’infirmier et de l’accoucheur dans le système de soins. Au fil de ses 30 années de carrière, Peter Van Bogaert a en effet vu les missions de ces professionnels connaître de profondes mutations: «Nous ne pouvons plus exercer notre métier d’une manière ‘classique’. La complexité des soins exige une collaboration interdisciplinaire exploitant de façon optimale le potentiel des différents groupes de prestataires afin de dispenser les meilleurs soins au meilleur prix, ce qui n’est possible que si chaque profession peut pleinement s’épanouir.»

Une seconde voie de recherche se concentre sur le cadre dans lequel exercent les infirmiers et accoucheurs. Comment les soins sont-ils organisés? Comment les dispensateurs peuvent-ils se développer sur le plan professionnel? Avec quels résultats? Cette dernière question touche notamment aux diverses facettes de la sécurité des patients. Les troisième et quatrième points d’attention du CRIC sont les soins chroniques (et, en corollaire, les personnes âgées fragilisées) et enfin le statut spécifique de l’accoucheur. «Notre programme de recherche dans ce domaine vise à positionner ces professionnels vis-à-vis d’une prise en charge plus médicalisée aux stades pré-, péri- et postnataux», explique Peter Van Bogaert.

Pour chacun de ces volets, CARE4 accueillera des conférenciers qui viendront exposer leur vaste expérience en la matière. Il ne fait aucun doute qu’ils sauront captiver non seulement les infirmiers et accoucheurs, mais aussi les spécialistes en psychologie du travail, les décideurs du secteur des soins et les médecins. Toutes les thématiques abordées le seront sous un angle transmural.