Sous-traitance en radiologie : certains agissements interpellent l'Association francophone des médecins-chefs

Comme il l'avait dèjà évoqué dans la dernière édition du journal Le Spécialiste (#196), Manfredi Ventura, président de l'Association francophone des médecins-chefs (AFMC) se pose des questions à propos des agissements de certaines entreprises en matière de sous-traitance des activités des radiologues et des techniciens en imagerie médicale. Il vient d’envoyer un courrier aux différents médecins-chefs francophones.

« Sur le terrain, la situation est interpellante. Ces entreprises promettent monts et merveilles à ces professionnels. Elles n'ont pas trop de difficulté, surtout pour les métiers en pénurie, à les attirer hors de l'hôpital qui en suite n'a d'autres choix que de payer plus bien pour retrouver un service équivalent à ce qu'il a connu auparavant "explique dans son courrier, qu’il vient d’envoyer aux différents médecins-chefs francophones, Manfredi Ventura, président de l'Association francophone des médecins-chefs (AFMC),

Devant l’ampleur du phénomène, le Dr Ventura craint de voir « ces techniciens en imagerie médicale être débauché ». Ils pourraient alors passer d’un hôpital à l’autre. « Certains hôpitaux pour ensuite les mettre à disposition dans d'autres hôpitaux, voire là où ils travaillaient avant. »

Et les médecins ?

Pour lui, ce phénomène pourrait aussi toucher les médecins. « Certains radiologues semblent avoir déjà été approchés avec, pour cette profession, la possibilité alors de devoir recourir à des services externes de " protocoleurs " à distance dont les honoraires seraient fixés par la société contractante qui risquerait presque d'inverser la rétrocession entre l'hôpital et le médecin pour le plus grand profit non seulement de ces médecins, mais également de ces sociétés. »

Pour lui, on dépasserait là une limite inacceptable: “Les radiologues ne seraient plus présents dans la majorité des cas sur le terrain et protocoleraient à distance, n'auraient pas de contact direct avec les cliniciens et laisseraient probablement à d'autres le soin de surveiller les patients à qui des injections de produits de contraste seraient effectués. Ce modèle n'est pas compatible avec la médecine que nous avons la chance de connaître actuellement en Belgique et remet aussi en cause la solidarité nécessaire des médecins dans une institution en ce qui concerne les honoraires."

Dans ce courrier, la société Hélium est notamment visée. «Nous ne pouvons accepter cette mercantilisation des soins. » 

A ce stade, selon nos informations, l’hôpital de Jolimont ne serait pas actionnaire de la société Hélium ,mais le serait, peut-être, dans l’avenir, de la société qui devrait être constituée, pour la sous-traitance des radiologues...

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Derniers commentaires

  • Christian DELCOUR

    07 novembre 2022

    cette manière d’envisager l’imagerie est à l’opposé de la médecine de qualité.Chaque patient a le droit d’être traité de manière optimale ce qui sous entend donc une approche personnalisé de son cas.En imagerie (comme dans d’autre spécialité) cela passe par l’analyse de la demande en fonction du patient (sa symptomatologie et ses antécédents) , le choix de l’examen le plus approprié (et donc la substitution éventuelle de l’examen demandé par un autre plus adapté) et la réalisation de l’examen adapté au patient.Tout ceci est totalement impossible par ce type de sous traitance à distance dont le caractère est uniquement lucratif au dépend de la qualité

  • Jacques DE TOEUF

    05 novembre 2022

    Connaissant les prélèvements excessifs, injustifiés et même à la légalité douteuse, effectués par les gestionnaires hospitaliers, il est logique que ceux qui le peuvent quittent l'hôpital: aussi bien pour des actes chirurgicaux ou diagnostiques que pour l'imagerie ou la biologie.
    Rendant à l'expertise médicale et technologique sa juste place, une telle sous-traitance est de plus justifiée par la nécessité de mettre à disposition des médecins hospitaliers des profils spécifiques que l'H ne peut faire subsister au sein de chaque institution.
    La sous-traitance, avec un SLA, est un modèle que tout le secteur économique met en oeuvre. Réponse logique à l'hyperspécialisation. et au gaspillage des moyens. Pourquoi l'H resterait-il un monde à part?