La France a des années d’avance sur la Belgique en matière d’hospitalisation à domicile: depuis 2009, celle-ci y est reconnue comme une modalité d’hospitalisation à part entière. Pourtant, l’HAD n’a pas réellement fait son trou car elle reste méconnue des médecins, dixit les autorités. Du coup, ces dernières sortent un outil en ligne, aidant à identifier rapidement les patients pour lesquels une HAD est envisageable. L’outil ne s’adresse pas qu’aux médecins hospitaliers, mais aussi aux MG.
L’HAD, mise en place sur prescription médicale et avec l'accord du patient et de son médecin traitant, tend à apporter sur le lieu de vie du patient des soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés, plus complexes que ceux habituellement prodigués à domicile. Elle peut contribuer à raccourcir certains séjours à l’hôpital, voire à éviter une hospitalisation conventionnelle. Force est de constater qu’elle n’occupe encore qu’une place marginale dans le parcours de soins «en raison notamment d’une méconnaissance de sa spécificité de la part des professionnels de santé», analyse la Haute Autorité française de Santé (HAS).
Pour combattre cette trop grande confidentialité, et parce qu’il considère que la formule de l’HAD est une réponse à «la demande croissante de la population d'être soignée à domicile, à l'impact du vieillissement démographique et à l'augmentation des pathologies chroniques», le ministère de la Santé français a commandé à l’HAS la conception d’un outil d'aide à la décision d'orientation des patients. Le bébé s’appelle «ADOP-HAD», il est disponible en ligne et prévu pour tourner sur les ordinateurs, mais aussi les tablettes et smartphones.
Santé et situation sociale
Il s’agit d’un algorithme avec différents critères de sélection à cocher («maximum 8 clics», affirment les concepteurs), pour définir si une HAD est pertinente ou pas, quelle que soit la «provenance» du patient (domicile, MR(S), hôpital…). Les critères s’attachent bien évidemment à la situation clinique du patient mais aussi à des dimensions comme son degré d’autonomie ou sa vulnérabilité psycho-sociale. La réflexion ne va pas plus loin, par exemple, si l’intéressé se trouve en situation d'isolement, sans aidant proche, et n'est pas en capacité cognitive ou physique de pouvoir alerter l'équipe de l'HAD si nécessaire.
Si au final, la réponse de l’outil est: «patient éligible», la suite de la procédure suppose une discussion entre l’équipe d’HAD, le patient et son médecin traitant.