L'association flamande Domus Medica est « restée sans voix », dit-elle, devant le mémorandum du GBS. Ce que les unions professionnelles de spécialistes préconisent est diamétralement à l’opposé de sa propre vision de l’organisation des soins.
« Là où nous plaidons pour l'échelonnement, le GBS opte pour une liberté sans frein à la gloire et à l’honneur du spécialiste. Là où nous prônons le respect réciproque, le GBS réduit les généralistes à des commis de bureau et à des soignants pour personnes âgées. Là où nous aspirons à la coopération, le GBS se concentre sur l'individualisme », regrette la branche syndicale de Domus Medica, AADM.
AADM déplore les doutes instillés par le GBS quant aux compétences des généralistes à prendre en charge une série de pathologies. Il y voit la marque d’un « profond mépris ». Il rappelle qu’en Belgique, les généralistes reçoivent leur bagage scientifique des mêmes facultés que les spécialistes, qu’ils sont biberonnés aux directives EBM et formés à apprécier les cas où le renvoi vers le spécialiste s’impose. Pour le syndicat flamand, le GBS « tourne en dérision toutes les facultés de médecine et tous les organismes de formation continue du pays ».
Pourquoi le GBS veut-il imposer à la politique de santé un modèle fait de confrontation et de concurrence 'spécialistes versus généralistes' ?, se demande encore AADM. « Cela reste un mystère (…) » Il ose espérer qu’il ne s’agit là que de l’expression d’un état délirant passager (« quoique, à voir le mémorandum, l'état est peut-être permanent »). « En attendant des propositions plus sensées » (sic), AADM dit continuer à appeler « au respect mutuel des compétences des uns et des autres et à une coopération constructive ».
Pas question pour lui, en tout cas, d’accepter que la médecine générale soit décrite et réduite au rang d’ « emploi nine-to-five pour prestataires à capacités limitées ». AADM demande aux acteurs politiques, académiques, associatifs, syndicaux… de la sphère santé de ne pas s’appuyer sur le mémorandum du GBS s’ils veulent donner corps à une réforme qualitative du système de soins.
> Découvrir le mémorandum du GBS
Derniers commentaires
Jacques HENNEBERT
16 avril 2019Blancs ou noirs la médecine générale est un métier en disparition.
c'est la société cruelle et impure qui en a décidé ainsi par ses ignobles élus surtout par une parodie de démocratie et d'hypocrisie pour le fric .
Jacques HENNEBERT
16 avril 2019Querelles de chiffoniers.
Charles KARIGER
11 avril 2019Ces Consœurs et Confrères sont valeureux mais ils feraient bien de se rendre compte que dans l'INDUSTRIE des SOINS de SANTE, le MG n'est d'ores et déjà que de la piétaille insignifiante et interchangeable (grâce au DMI en particulier).
Pour les services spécialisés, les MG ne sont que ce qu'un jeune neurochirurgien appelait les "médecins-tire-sonnette" vers 1968 ou 69, s'occupant de bobologie et renvoyant le reste vers le service ad hoc.
Et pour les mutualités, effectivement les MG ne sont que des commis de bureau. Mais GRATUITS! Leurs revenus (= leur prédation) n'ont pas été réduits alors que c'est désormais nous qui, sans rémunération, devons effectuer LEUR travail.