Une association de patients réclame des normes moins strictes pour les tests cliniques

A plusieurs reprises, l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a refusé que des patients souffrant de sclérose latérale amyotrophique (SLA) participent à des essais cliniques. L'agence a raison de s'inquiéter de la sécurité des sujets soumis à des tests, mais elle devrait adopter une attitude moins sévère lorsqu'il s'agit de maladies mortelles qui évoluent rapidement, plaide mercredi la Ligue SLA.

L'AFMPS est notamment chargée d'approuver les demandes d'essais cliniques de médicaments. Selon la Ligue SLA, à trois reprises, elle a refusé la conduite d'une étude clinique sur la SLA qui avait reçu l'approbation de l'Agence européenne des médicaments et devait être surveillée par des scientifiques de la KU Leuven.

Le problème, pour l'association de patients, c'est l'application de normes uniformes quelle que soit la maladie en cause. "Dans la majorité des cas, ces normes sévères sont sans doute justifiées. Mais pas dans le cas de la SLA qui est une maladie à évolution rapide et progressive caractérisée par un déroulement mortel inévitable", considère la Ligue: "que signifie la sécurité pour un patient qui n'a pas plus de trois ans de vie devant lui dans des circonstances toujours aggravantes?" 

La SLA, aussi appelée maladie de Charcot, est détectée chaque année en Belgique auprès d'environ 400 patients  .

Si aucun traitement efficace n'existe à ce jour, plusieurs médicaments prometteurs doivent encore passer les essais cliniques. "Et c'est là que le bât blesse. De nombreux patients belges souffrant de la SLA sont prêts à collaborer aux recherches, mais n'ont pas la permission à cause des règles strictes de la bureaucratie", regrette l'ASBL composée de patients belges atteints par l'affection et de leur famille.

Cette "attitude rigide de l'AFMPS" pousse les patients à se "fier aux charlatants", selon la Ligue. Elle décourage l'industrie pharmaceutique et les scientifiques, alors que les recherches contre la SLA pourraient également servir à d'autres maladies proches comme la maladie de Parkinson ou l'Alzheimer.

L'association appelle le gouvernement fédéral à faire "une distinction claire" entre les maladies mortelles progressives, qui pourraient justifier des normes plus souples lors des essais cliniques, et les autres maladies.

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