La commission des Affaires sociales de la Chambre a approuvé mardi à l'unanimité une proposition de loi de Catherine Fonck (Les Engagés) co-signée par la N-VA et la majorité qui ouvre la voie à l'indemnisation des femmes malades du cancer de l'ovaire à la suite d'une exposition à l'amiante.
Plus de dix ans après la création du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante, la Chambre a adopté, en 2019, une loi contenant de nouvelles avancées en faveur des victimes de ce matériau toxique. Elle a entre autres élargi la liste des maladies indemnisables. Actuellement, le mésothéliome, le cancer pulmonaire, le cancer du larynx, l'asbestose et d'autres maladies pleurales son t reconnus comme pouvant être liés à l'amiante et indemnisés par le Fonds amiante en Belgique.
Le cancer de l'ovaire n'avait pas été retenu à l'époque. Or, l'amiante est reconnu comme cancérogène pour l'ovaire depuis 2009 par le Centre international de recherche sur le cancer, a rappelé la députée. Une étude datant de 2011 avait démontré une augmentation de 77% du cancer de l'ovaire chez les femmes exposées à l'amiante, notamment dans les secteurs de la fabrication textiles, l'exploitation minière, la production de ciment, la fabrication de matériaux de frottement. L'exposition à l'amiante a également pu survenir à cause du nettoyage des vêtements de travail du conjoint. Il faut noter que ce cancer peut se déclarer parfois 10 ou 20 ans après l'exposition.
Pour ouvrir la voie à cette indemnisation, le conseil des ministres a approuvé vendredi un arrêté royal qui inclut ce cancer dans la liste des maladies professionnelles. De la sorte, la charge de la preuve pour les malades sera réduite. "Je me réjouis que ces personnes, qui sont souvent déjà très affaiblies, soient préservées de toute la paperasserie et des procédures à suivre pour être indemnisées. Le traitement de leur dossier sera accéléré et elles seront indemnisées plus rapidement", a expliqué le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.