Pour Alda Greoli, ministre wallonne de la Santé, le cofinancement par la Région des formations des prestataires à l’e-santé concourt à améliorer la communication MG-pharmaciens, laquelle peut contribuer à une meilleure observance thérapeutique.
Il y a peu, Solidaris médiatisait une recherche sur la compliance de patients chroniques, en l’occurrence des gens sous traitement hypolipidémiant. L’OA concluait que pour un tiers de patients suivant ce dernier correctement, quasi la moitié ne persévéraient pas assez longtemps. Il préconisait, de la part des médecins, l’intégration de la dimension «adhésion thérapeutique» dans le suivi de leurs patients et, de la part des mutuelles, une sensibilisation accrue des affiliés à l’impact d’une bonne compliance - à la fois sur leur santé et les coûts supportés par la collectivité.
En commission Santé du parlement wallon, le député indépendant André-Pierre Puget s’est inquiété de ce qui avait déjà été mis en œuvre au sud du pays pour corriger le non-respect des traitements prescrits, et de ce qui pourrait l’être à la lueur de ces nouveaux constats mutuellistes inquiétants.
Alda Greoli a situé à un sur quatre la part de Belges qui souffrent d'une maladie chronique nécessitant la prise régulière d'au moins un médicament. Généralement, les études montrent, dit-elle, que la moitié n’utilisent pas leur(s) médicament(s) de façon optimale. Mais pour elle, les leviers pour optimiser l’observance se situent essentiellement chez les médecins et les pharmaciens, donc au Fédéral. Et de glisser au passage que celui-ci possède d’autres moyens budgétaires d’action que les Régions.
Elle rappelle l’apparition à l’échelle du pays, en octobre 2017, de la fonction de pharmacien de référence - dont Medi-Sphère vous avait révélé en primeur le succès. Elle assure aux patients chroniques un accompagnement plus personnalisé et «la remise d'un schéma reprenant tous les médicaments qu'ils utilisent».
Au niveau wallon cette fois, Alda Greoli a signalé que son cabinet venait «une nouvelle fois» de rencontrer des représentants de l’Association pharmaceutique belge (APB), pour discuter «de l'échange électronique de données entre médecins généralistes et spécialistes, d'une part, et pharmaciens, d'autre part». D’ailleurs, elle considère qu’en cofinançant les formations à l’e-santé, la Wallonie participe à la bonne communication entre les professionnels, dont les MG et les pharmaciens.
Pour mémoire, l’APB est demandeuse d’exporter à l’avenir le schéma de médication (que le pharmacien produit sur son écran mais qu’il remet à ce stade au patient sous forme imprimée) dans les coffres-forts des réseaux santé francophones, pour qu’il soit accessible en ligne aux prescripteurs. Son porte-parole nous citait récemment l’observance comme un domaine où MG et officines pourraient, justement, œuvrer de concert.