La première édition nationale du programme d'accélération dédié aux start-ups du secteur médical a réuni jeudi 16 projets (7 Région wallonne, 5 Région bruxelloise et 4 Région flamande). Impliquant pour certains les médecins, ces projets doivent améliorer le quotidien de centaines de patients voire sauver des vies.
Le MedTech Accelerator (Medtech Flanders, Medtech Wallonia et lifetech.brussels) a accompagné ces projets en informant et formant les entrepreneurs pour qu'ils balisent suffisamment tôt les risques que représentent leur projet aux yeux du monde de la santé et puissent prendre les mesures nécessaires. La rencontre des porteurs de ces projets avec des membres de HealthTech.Belgium leur a permis aussi d'avoir des contacts constructifs avec les hôpitaux, les organisations de soins ou l'industrie. Ils ont aussi pu s'imprégner de l'expérience de société spécialisées dans l'innovation médicale comme IBA, Verhaert.
Personnaliser les traitements
Cette année le lauréat est le projet StellaScreen, du bioentrepreneur, d'Adil El Taghdouini qui entend accélérer la découverte de nouveaux médicaments contre la fibrose du foie : « De nombreuses maladies comme les NASH demandent le développement de molécules pour traiter les patients à un stade précoce avant que la maladie n'impacte le foie en profondeur. Notre recherche doit permettre à l'industrie pharmaceutique de trouver les meilleures cibles thérapeutiques à partir de cellules de foie humain. On leur permet de tester leur molécule dans un premier stade de la recherche et si la réponse est positive, ils peuvent affiner leur recherche. »
Ce projet biotech a donc devancé des projets plus Medtech pour cette première édition. La soirée a permis de partir à la découverte de société comme Cellsine qui travaille sur une technologie basée sur l'impédance électrique. Le projet entend interagir avec les médecins comme l'expliquait Eddy-Tim Verjans : «Les médecins pourront proposer à leur patients un traitement amélioré et personnalisé contre le cancer à partir de la culture de cellules qui sera exposée à différentes alternatives. »
Des urines aux chutes des personnes âgées
De son côté, le projet U-Check est innovant également dans la lutte contre les pierres au rein notamment. Présenté par Stephane Van Der Wielen, il pourrait à terme faire le lien entre le patient, sa toilette et son médecine : « Avec un boîtier placé sur la toilette, le smartphone peut récolter les données sur la qualité de l'urine du patient. Nous voulons renforcer le lien avec le médecin et soulager les personnes qui souffrent de problèmes rénaux. »
D'autres projets sont à retenir comme « MySleeve » qui entend personnaliser les béquilles et les fauteuils-roulant pour les rendre plus confortables et pratiques. Pour sa part, le Dr Stephane Lucas de l'université de Namur est venu présenter son projet Diagold : « Nous développons des biocapteurs colloidaux pour permettre un meilleur diagnostic médical invitro. » Enfin, les maisons de repos, certains particuliers ou les hôpitaux pourraient être attirés par le projet Kaspard de Philippe Kaplan : « Notre dispositif de surveillance avec son détecteur simple et sans contact permet de diminuer les risques et les conséquences des chutes des personnes âgées ou des malades la nuit notamment. Chaque matin un rapport détaillé est fourni. »
Du profil musculaire à la sclérose en plaque
Dans de prochaines éditions, nous parlerons des autres projets : « Cytomine », spin off de l'université de Liège, « FeasyMotion » de Bruxelles, « Innovadent » une autre spin-off bruxelloise, « ForMyFit » la running App wallonne, « Perikit » du Dr Jospeh Harfouche au sein du groupe Chirec, « Reach » du Prof Liesbet Geris et du Dr Vanrun Manhas au sein de l'ULG, « Muscle Talent San » du Prof. Win Derave.
Reste un bémol... à la vision de tous ces projets, on remarque rapidement que les médecins vont devoir encore trop souvent récolter les données de leur patient pour que ces « applications soient efficaces ». Un temps que le médecin n'a pas toujours et qu'il espérait gagner au chevet de son patient avec les développements technologiques. Les (futurs) concepteurs ne devront pas oublier cet aspect ni celui « de l'interprétation des données » qui devraient aussi mieux aider les médecins au diagnostic. A l'aide de l'Intelligence Artificielle ?
A noter que pour la seconde édition, les inscriptions seront ouvertes en octobre 2018...