Télémédecine: «On n’est pas en Alaska»

Le Dr Parmentier éprouve aussi quelques difficultés, dit-il, à se projeter dans la télémédecine, à imaginer comment, en pratique, elle pourrait se généraliser dans la profession.

Elle a démarré pourtant, on ne peut plus officiellement, en France mi-septembre, avec des téléconsultations nomenclaturées et aux tarifs négociés entre syndicats et assurance maladie . Un cap que le président de la cellule e-santé de la SSMG n’ignore pas, pas plus qu’il n’ignore que Domus Medica, en Flandre, fait des tests avec Vivi Doctor. Son président, le Dr Thomas Orban , est également en train de tester cette plateforme de téléconsultation par vidéo.

Vincent Parmentier l’admet : peut-être des confrères seront-ils intéressés « parce qu’ils voient dans la télémédecine une forme de facilité, voire de rentabilité. Chez une partie d’entre eux, une fascination pour la technologie va jouer aussi, assurément. Pour ma part, je peine à imaginer comment implémenter des téléconsultations dans ma journée de travail. Vite en caser quelques-unes sur le temps de midi ? En soirée ? A ce propos, en entretenant dans la tête des gens l’idée que le médecin doit être à leur écoute quand ça leur convient et peu importe la gravité de leur ‘problème’, je crains qu’on ne ruine les progrès accomplis en termes de préservation de l’équilibre boulot-vie privée des MG. Et par ailleurs, je ne suis pas prêt, en termes de responsabilité, à prendre le risque de soigner un patient sans contact direct réel. »

Le vice-président de la SSMG n’est-il pas perméable à l’un des arguments régulièrement brandis dans le débat sur la télémédecine ? A savoir que celle-ci est une riposte à la désertification médicale, par restauration d’une offre alternative dans les coins reculés. Et un gain de temps pour les MG locaux ‘rescapés’, noyés de travail. « En Belgique, cela perd de sa pertinence. L’environnement n’est pas le même. La France possède des territoires isolés, enclavés, les distances sont plus longues... Ici, on n’est pas en Alaska non plus. Vous n’avez pas de village belge coupé du monde pendant des mois ! »

> Lire aussi: Téléconsultation et mise en relation: “N’importe quoi pour n’importe qui!“ (Dr Vincent Parmentier)

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