L’évolution des molécules et principes actifs utilisés comme traitements médicamenteux pour de multiples pathologies tant fréquentes que moins fréquentes n’a jamais cessé depuis l’époque d’Hippocrate. La forme d’admission, cependant, n’a que très rarement été modifiée.
C’est pourquoi l’arrivée des nano-robots en médecine expérimentale a attiré énormément d’attention ces dernières semaines. En effet, une équipe de chercheurs chinois et américains ont fabriqué des nano-robots à ADN injectables par voie intraveineuse pour combattre le cancer in vivo chez des souris. Leurs résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature le 12 février dernier.
Le mécanisme est simple : le nano-robot est constitué d’ADN organisé en un origami avec une double face ; la face externe contient un oligonucléotide (mini-protéine) se fixant sur la nucléoline, protéine s’exprimant de façon spécifique dans les cellules endothéliales des vaisseaux entourant la tumeur. La face interne est composée de thrombine : le robot, après avoir reconnu l’environnement de la tumeur, active une cascade de coagulation qui va créer des caillots. De cette façon, la tumeur ne reçois plus d’apports sanguins et meurt par nécrose. Tout ceci en seulement 48h.
Cette technique est d’autant plus efficace car les robots ne se fixent que près des tumeurs cancéreuses. De plus, les nano-robots se sont prouvés non immunogéniques chez les souris et les porcs de Bama qui partagent de nombreuses similitudes anatomiques et physiologiques avec l’homme. L’équipe de chercheur est intentionnée à améliorer leur technique pour espérer un jour pouvoir la tester sur les humains lors d’essais cliniques.
L’utilisation des nano-robots à ADN constitue une première dans le traitement anti-cancer.
Un mini-robot dans l’estomac
La revue Nature a publié ce février un autre article concernant des robots. Une équipe allemande a développé un minirobot de 3.7 millimètres capable d’effectuer une panoplie de mouvements différents. Les scientifiques déclarent s’être inspirés des mouvements des méduses et chenilles : en effet, le robot est capable de nager, marcher, sauter et ramper. Il est assez petit pour être introduit dans différentes parties du corps humain, comme l’estomac ou le tractus urinaire. Les chercheurs espèrent pouvoir tout d’abord réduire la taille de ce robot pour qu’il puisse accéder à n’importe quelle surface, mais aussi aménager sa composition pour qu’il puisse devenir capable de délivrer des médicaments dans les tissus. Les chercheurs déclarent que leur prochain objectif dans le court terme est de composer une nouvelle version du robot avec des matériels complètement biodégradables dans le corps.
Sortant du cadre pharmacologique général où le corps entier est souvent utilisé comme réservoir dynamique pour le médicament, ces nouveaux outils permettent de cibler le plus spécifiquement la pathologie dans le site anatomique désiré sans avoir d’effets sur d’autres zones, réduisant les effets secondaires et offrant de nouvelles opportunités contre le cancer.
> A DNA nanorobot functions as a cancer therapeutic in response to a molecular trigger in vivo