L’ISP reconnait les difficultés rencontrées par le CETIM du CHU Saint-Pierre et comprend que la situation n’est pas facile pour eux. Interrogé par Le Spécialiste elle dit "prendre ces problèmes au sérieux et s’attache à trouver des solutions avec tous les partenaires concernés."
Pointé du doigt par le Prof Stéphane Dewit “nous ne possédons même plus la même qualité de données qu’auparavant concernant les données VIH. C’est une marche arrière. “ et par Marc Delforge, Biostatisticien “ Technologiquement, nous sommes très rapidement arrivés aux limites fonctionnelles du système. ” le service du CETIM du CHU Saint-Pierre chargé de transférer les données concernant le sida vers l’ISP vit une expérience désagréable avec le nouveau système informatique imposé dans le cadre du Plan eSanté. (Voir article)
L’ISP reconnait les difficultés rencontrées par le CHU Saint-Pierre et comprend que la situation n’est pas facile pour eux. Elle prend ces problèmes au sérieux et s’attache à trouver des solutions.
Pour comprendre la complexité de la recherche de solutions, il faut comprendre le contexte dans lequel se déroule ce nouveau mode de collecte de données :
1- Objectifs interdépendants du plan eSanté ;
Disposer d’un système de collecte standardisé et homogène de données dans le cadre de missions de santé publique est l’un des 20 objectifs du plan eSanté fixé par les autorités de santé qui a prévu notamment la création au sein de l’ISP de la structure Healthdata.be à cette fin. La réalisation des objectifs du plan se fait de manière pratiquement simultanée sur plusieurs fronts alors que ces objectifs sont en partie liés et que les activités de surveillance arrivent en bout de chaîne puisqu’elles portent sur les données issues de l’activité médicale. La mise en place de la collecte standardisée doit donc tenir compte de l’état d’avancement d’objectifs transversaux comme ‘Terminologie’ ou ‘eHealthbox ’, … et de celui des différents partenaires dans l’intégration des objectifs du plan.
2- Objectifs d’homogénéisation de la collecte dans le monde hétérogène de l’informatique médicale ;
Être capable de décrire l’état de santé de la population permet la prise de décisions appropriées. De plus, avoir une vue claire sur l’ensemble des données est essentiel pour la recherche scientifique. L’ISP coordonne à cet effet toute une série de systèmes de surveillance dont celui ayant trait au VIH. Or décrire l’état de santé de la population se réalise grâce à la participation de toute une série de prestataires de soins (ex. : laboratoires, cliniciens, …), travaillant sous statut publique ou privé, en structure académique ou périphérique et sur l’ensemble du territoire belge. Pour collecter les informations auprès de ces différentes structures, différentes méthodes avaient été mises en place, méthodes qui étaient déterminées par ce qui était réalisable tenant compte des contraintes techniques et organisationnelles et en adéquation avec les systèmes informatiques des prestataires de soins participants à la surveillance. L’hétérogénéité des systèmes de surveillance était le révélateur de l’hétérogénéité des systèmes informatiques existants en Belgique.
Afin de répondre à son but de standardisation et d’homogénéisation, Healthdata.be a développé des outils et une architecture à laquelle tous les prestataires de soins participants à un système de surveillance doivent maintenant se conformer alors même qu’une standardisation et une homogénéisation des systèmes informatiques médicaux n’est pas encore effective. L’ISP garantit par contre, sur base de l’architecture informatique de Healthdata.be, une protection complète de la vie privée.
Force est donc de reconnaître qu’à l’heure actuelle, ce nouveau mode de collecte impose une grande charge de travail aux services ICT des structures de soins et à Healthdata.be qui doivent chercher des solutions lorsque des problèmes techniques sont rencontrés. Mais aussi aux prestataires de soins et aux épidémiologistes qui doivent pour les uns récolter et transmettre et pour les autres valider et analyser pour ensemble interpréter les données. Ces exemples illustrent en tous les cas les défis actuels ; ceux issus d’aspects purement techniques, ceux induits par la variété des systèmes informatiques des acteurs impliqués dans le processus de collecte (à savoir outils informatiques développés pour le monde médical, système informatique des structures de soins, plateformes numériques, eHealth, …) et encore ceux liés à l’indispensable interopérabilité.
Pour Healthdata.be “aucun problème n’est négligé et nous sommes à la recherche constante de solution pour faciliter le travail des partenaires qui participent aux systèmes de surveillance. Par ailleurs, les constats issus des premières phases de la mise en œuvre du plan en matière de surveillance doivent alimenter la concertation entre les différents partenaires afin d’identifier les adaptations techniques pérennes et de proposer une planification qui permettra de maintenir la qualité des données récoltées, tout en diminuant la pression sur les prestataires de soins mais en maintenant les objectifs du plan. “
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