"On a des traitements contre la sclérose en plaques et il ne faut pas hésiter à s'en servir", rappelle le Professeur Dominique Dive, chef de clinique et neurologue au CHU de Liège, à l'approche de la Journée mondiale de la sclérose en plaques (SEP) du 30 mai, qui a cette année pour thème "les connexions". Quelque 15.000 Belges et plus de 2 millions d'hommes et de femmes de par le monde sont touchés par la maladie. Aucun médicament ne peut guérir la SEP à l'heure actuelle, mais il existe des traitements qui peuvent influer sur l'évolution de cette pathologie, qui affecte le système nerveux central.
Alors que le premier traitement de la SEP est apparu en Belgique en 1996, des progrès thérapeutiques considérables ont été enregistrés ces 20 dernières années. Ces avancées ont été accomplies à la fois sur le plan des molécules, puisque plus de médicaments sont dorénavant disponibles, mais aussi en matière de prise en charge de la maladie, avec des traitements plus précoces qui permettent de stabiliser son évolution, explique le Professeur Dive.
Pourtant, une fois le diagnostic posé, trop de patients ont encore peur des effets secondaires des traitements de la sclérose en plaques, regrette le neurologue, qui parle d'"inertie thérapeutique". Une prise en charge précoce de cette pathologie va pourtant conditionner le futur et ce, même si les symptômes sont plus légers au début.
La plupart des personnes atteintes de SEP sont diagnostiquées entre 20 et 40 ans.
La maladie se présente sous plusieurs formes. Ainsi la sclérose en plaques récurrente-rémittente, la plus courante, se caractérise par des poussées avec des périodes de rémission. Ce type de SEP touche 3 femmes pour 1 homme, souligne le Professeur Dive. Cette prédominance chez les femmes s'explique par différents facteurs (raisons hormonales, exposition au stress, tabagisme, ...). L'obésité et une carence en vitamine D peuvent aussi influer sur la maladie, tous individus confondus.
La sclérose en plaques primaire progressive touche quand à elle autant les hommes que les femmes. Elle apparait souvent plus tard et est plus difficile à traiter, pointe Dominique Dive.
La Journée mondiale de la SEP 2020-2022 a pour thème "les connexions". Cette thématique s'attaque aux barrières sociales qui font que les personnes atteintes de SEP se sentent seules et socialement isolées. Un isolement d'autant plus difficile en cette période de crise sanitaire liée au coronavirus, qui ranime bien des peurs et soulève de nombreuses questions.
"Nous avons pris des précautions très importantes en début d'épidémie et reportés beaucoup de rendez-vous au profit de téléconsultations", souligne le Pr Dive. "Au début, il y avait beaucoup de questionnements quant au risque d'infections plus fréquents pour les patients atteints de sclérose en plaque en raison de la prise de certains médicaments. Mais on a constaté que les traitements n'ont pas d'impacts défavorables. Par contre, des complications plus sévères peuvent apparaître pour les personnes à un stade plus avancé de la maladie."