Le nombre de médecins étrangers travaillant en Belgique a doublé en 11 ans pour atteindre plus de 10.000, écrivent lundi Het Laatste Nieuws et De Morgen sur base de chiffres de l'OCDE. Réactions des médecins et du ministre Vandenbroucke.
Au début des années 2000, seuls 4 médecins sur 100 étaient formés à l'étranger. Ils sont désormais 14 sur 100. Ceux-ci ne viennent pas uniquement des pays voisins : si la France et les Pays-Bas occupent les deux premières places avec respectivement 1.620 et 1.590 médecins travaillant en Belgique, la Roumanie est juste derrière avec 1.558 médecins. D'autres pays d'Europe de l'Est, du Sud et d'Afrique, comptent également un nombre croissant de médecins sur le territoire belge.
Le professeur de médecine familiale Dirk Devroey (VUB) déplore que beaucoup de ces médecins parlent difficilement néerlandais. Celui-ci préconise d'augmenter le quota d'étudiants belges en médecine et d'instaurer un test linguistique pour les médecins étrangers.
L'association de médecins Domus Medica préconise, elle aussi, une immersion linguistique et un test pour les médecins qui souhaitent travailler en Belgique avec un diplôme étranger, "les compétences linguistiques étant la base d'une bonne relation de confiance entre le patient et le médecin".
"Il est logique qu'au sein d'une Europe unifiée, il y ait une liberté des patients, mais aussi des médecins", explique Jeroen van den Brandt, président de Domus Medica. Mais l'association souhaite que ces médecins soient obligés de passer un test linguistique, tout comme les étudiants étrangers qui souhaitent entamer une formation médicale en Belgique.
De son côté, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) travaille sur de nouvelles règles pour garantir que les prestataires de soins parlent la langue du patient. Beaucoup de législations existent déjà aujourd'hui, précise le ministre, "mais elles pourraient être plus concluantes".
"Je veux que les médecins parlent la langue du patient et je soumettrai une proposition concluante en ce sens", déclare le ministre Vandenbroucke. Il souligne que le patient a le droit de recevoir des soins dans sa propre langue. En juin, le ministre a demandé à l'administration de préparer des modifications réglementaires pour imposer la connaissance d'une des langues nationales.
Il note toutefois qu'il ne faut pas perdre de vue les règles européennes. Ce sera donc l'une des trois langues nationales, dans lesquelles la proportionnalité compte également. De plus, les mêmes exigences linguistiques ne s'appliqueront pas à tous les prestatairesde soins, par exemple aux prestataires de soins qui ont peu ou pas de contact avec les patients.
La N-VA a pressé le ministre d'agir, au regard des patients flamands admis dans les hôpitaux bruxellois. "Les Flamands ne peuvent pas être traités à Bruxelles comme des citoyens de second rang ni discriminés sur base de leur langue", a souligné le député flamand Karl Vanlouwe.
Lire aussi :
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Derniers commentaires
Francois Planchon
22 aout 2023Et ces chiffres, impressionnants ne suffisent même pas à combler une pénurie de praticiens sur le terrain !
Encore oser limiter l'accès aux études de médecine, que ce soit par un numerus clausus, ou un examen préalable qu'il ne suffit pas de réussir mais ou seul les premiers obtiennent le droit d'apprendre, c'est une véritable injure aux jeunes motivés, aux parents qui les ont éduqués, et aux contribuables qui ne comprennent plus pourquoi on leur demande de financer des absurdités...
La démocratie existe-t-elle encore ?
C'est le nombre de ministres, de secrétaires d'état et de chambres qu'il faut limiter avec un numerus clausus : un petit pays de 11,5 ons d'habitants, à peine une ville chinoise, cela devrait se gérer efficacement avec 15 ministères et une chambre de 100 députés !!!
Pourquoi avons-nous besoin de plus ? C'est un gaspillage surréaliste...
La boulimie de mandats des partis doit arrêter de gouverner le pays : elle le ruine !
C'est là qu'il faut de toute urgence établir un numerus clausus qui sauvera nos finances publiques : dilapider en frais de gestion, en niveaux de pouvoir, chacun avec "son" administration, c'est ne plus laisser de moyens disponibles pour assurer les véritables services au public ! Santé, éducation, sécurité etc... cela ne devrait plus passer au second plan...
Jacques MAIRESSE
21 aout 202330 ans que je me bats contre ce numerus clausus débile! Le résultat est la!
Jean-Pierre Genbauffe
21 aout 2023Dommage que seule la question linguistique soit évoquée. J’y vois plus un manque de ressources médicales formées en Belgique et une perte de compétences dans beaucoup de spécialités dont les urgences et l’oncologie.
Résultats de l’obstination politique en faveur du numerus clausus ???