Pour l'OMS, une annonce de Trump au plus mauvais moment

"Laisser du temps" à la nouvelle administration américaine. Le mantra de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ces dernières semaines à Genève pour jouer la montre face à un possible retrait américain n'aura pas tenu plus de quelques heures après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Pour l'institution, l'annonce arrive au pire des moments.

"Les Etats-Unis ne peuvent être en sécurité si le reste du monde ne l'est pas" en termes de pandémie, avait affirmé récemment le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus. "Je crois que les dirigeants américains le comprennent", affirmait-il encore.

Sans surprise, son voeu n'aura pas été exaucé par Donald Trump. Cette fois-ci, le républicain pourra aller au bout de cette volonté de quitter une organisation qu'il accuse "d'escroquer" son pays. Durant son premier mandat, il avait entamé des démarches similaires, mais elles avaient été annulées par son successeur Joe Biden avant d'entrer en vigueur.

Il faut un an avant que la décision ne soit effective. Mais elle pèsera déjà sur les négociations en cours pour un accord contre les pandémies, qui avaient été prolongées et sont censées aboutir d'ici l'Assemblée mondiale de la santé en mai prochain. Plusieurs questions importantes divisent toujours, comme le partage des indications sur les agents pathogènes et les modalités d'un accès équitable aux vaccins et technologies contre les virus.

Les Etats-Unis avançaient déjà à reculons sur certaines d'entre elles, comme la propriété intellectuelle des vaccins et autres technologies contre les pandémies. Désormais, toute réflexion sur davantage d'efforts communs va se heurter au protectionnisme américain. La nomination de Robert Kennedy Jr comme ministre de la Santé, un anti-vaccin notoire, n'avait déjà laissé penser qu'à peu de possibilités d'avancer dans cette affaire.

Dès 2026, le problème le plus important pour l'OMS sera toutefois celui de son enveloppe budgétaire. Principal contributeur, les Etats-Unis alimentent environ 18% du financement de l'institution. Le personnel américain détaché auprès de l'organisation devra aussi s'en aller.

Or, l'OMS fait face à des dizaines de crises sanitaires dans le monde chaque année. Elle vient de demander 1,5 milliard de dollars pour cette année.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.