Le ministre régional wallon en charge de la Santé admet des problèmes techniques, en matière d’e-prescription, liés aux logiciels métiers des MG et des pharmaciens ainsi qu’à l’immaturité de Recip-e. Il se dit partisan, pour ce volet du plan e-santé, d’une «certaine tolérance dans les délais d’application». Il promet d’intercéder auprès de ses collègues du Fédéral et des autres entités fédérées.
Alain Onkelinx a interpellé Maxime Prévot, en commission Santé publique du parlement wallon, en mixant les thèmes de l’accès des médecins plus âgés au Réseau santé wallon (RSW) et de l’e-prescription qui s’imposera au 1er janvier 2018. «Il semble que ce passage obligé à la prescription électronique risque de voir certains médecins âgés mettre un terme à leur profession, ne sachant pas ou ne voulant pas s'adapter aux nouvelles technologies», a fait remarquer le député socialiste en rappelant que ces départs précipités se dérouleraient sur une toile de fond pénurique.
Le ministre de tutelle a commencé par clarifier deux points. D’une part que le RSW «n’est pas directement impliqué dans le projet de prescription électronique» et de l’autre que ce projet «relève de la compétence exclusive du Fédéral et est géré au niveau fédéral par l’asbl Recip-e, composée par les syndicats de médecins et par des associations professionnelles de pharmaciens, de kinésithérapeutes, de dentistes et d’infirmiers».
60% de plus de 50 ans mais…
Ce n’est pas pour autant que la Wallonie se désintéresse de la question. Le ministre régional a souligné la présence de MG chevronnés lors des formations aux outils de l’e-santé dispensées par le projet «e-santéwallonie» du Fag wallon. Sur les 1.399 généralistes ayant pris part à celles-ci en 2016, 30% avaient 60 ans et plus, et quasi autant entre 50 à 59 ans, a détaillé le ministre cdH. Malgré cette présence, «le risque n’est pas à négliger de voir des médecins plus âgés mettre fin prématurément à leur carrière en raison de cette technicité importante». D’autant que des problèmes techniques existent encore, a indiqué Maxime Prévot en rangeant lesdits problèmes en trois catégories: ceux liés aux logiciels utilisés par les médecins («assez peu nombreux»), ceux liés aux logiciels utilisés par les pharmaciens («encore assez nombreux en ce début 2017») et enfin ceux liés au système en lui-même et au serveur Recip-e («le système ne s’avérerait pas encore ‘mûr’»).
Que peut, que veut, y faire le n°2 de l’exécutif wallon? Au vu des constats qui précèdent, il semble à Maxime Prévot «qu’une certaine tolérance dans les délais d’application devrait être envisagée quant à ces aspects du plan e-santé, le temps de régler ces problèmes techniques, d’élargir et d’approfondir la formation des professionnels de la santé». Il a annoncé son intention de plaider en ce sens lors des concertations avec ses collègues du Fédéral et des autres entités fédérées.