Les hôpitaux belges communiquent depuis plusieurs années via les réseaux sociaux. Les débuts ont été timides. Aujourd’hui, le CHU de Liège affiche 37.000 « followers » sur Facebook et 19.598 personnes suivent les Cliniques universitaires Saint-Luc sur Linkedin.

En schématisant, on peut avancer que les hôpitaux communiquent vers les patients et leur personnel via Facebook en y publiant des informations pratiques (fermeture du parking, journée de prévention…) ; vers les « stakholders » via Linkedin en publiant des informations de prestige (nouveau service, investissements…) et de recrutement (offre d’emploi, nomination…) et vers les médias et les politiciens via X (l’ancien réseau Twitter rebaptisé : NDLR) en publiant des communiqués de presse et des annonces d’évènements.

Notre relevé du nombre de « suiveurs » - effectué le 4 août 2023 – montre que les hôpitaux belges francophones ou bicommunautaires sont nettement plus « influents » sur Facebook et Linkedin que sur X (voir graphique complet). Sur les 36 hôpitaux analysés par nos soins, 12 n’ont même aucune activité et aucun follower sur X.

Par contre, plusieurs hôpitaux fédèrent une véritable communauté « sociale » Facebook autour d’eux. On trouve dans ce Top 10 (par ordre décroissant, voir graphique): le CHU de Liège (premier avec 37.000 « followers »), le CHC Groupe Santé (32 k), les Cliniques universitaires Saint-Luc (27 k), l’ISPPC-CHU de Charleroi (23 k), l’Hôpital de la Citadelle (21k), le CHU Ambroise Paré (18 k), Epicura (18 k) et le Grand Hôpital de Charleroi (18 K), le CHR Sambre et Meuse (14,9 k) (Dont nous avons cumulé les données des RS des deux sites, Sambre et Meuse) et le CHU Tivoli (14 k).

Sur Linkedin, les Cliniques universitaires Saint-Luc comptent le plus grand nombre d’abonnés (19.598) suivis dans ce Top 10 par le CHU de Liège (13.771), le Grand hôpital de Charleroi (13.649), le CHC Groupe Santé (13.474), le CHU Brugmann (13.371), le Chirec Group (12.822), l’Hôpital Erasme (12.341), l’Hôpital de la Citadelle (11.648), le CHU UCL Namur (11.037) et le CHU Ambroise Paré (10.628). 

X à la traîne 

Les hôpitaux analysés ont nettement moins de « fans » sur X. Les trois institutions belges de soins (fr et bicommunautaires) qui ont le plus de « followers » sur le nouveau jouet d’Elon Musk : le CHU de Liège (2.671), les Cliniques universitaires Saint-Luc (2.272) et l’institut Jules Bordet (1.682) affichent moins de 3.000 abonnés. A titre de comparaison, le compte de notre journal Le Spécialiste regroupe 2.109 abonnés sur le réseau X et celui de l’Inami 2.283. Pedro Facon (administrateur général adjoint de l’Inami) fédère 10.509 abonnés et 37.203 personnes suivent Maggie De Block, l’ancienne (visiblement encore populaire) ministre de la Santé et des Affaires sociales. 

Le faible engouement pour les hôpitaux sur X n’est pas étonnant . Ce réseau social est davantage un réseau qui permet aux personnalités (politiques, journalistes, artistes, polémistes, chercheurs…) de publier leurs opinions et commentaires sur différents sujets. Il est moins utilisé par les grandes entreprises pour communiquer de façon institutionnelle. Néanmoins , du côté flamand les hôpitaux sont depuis longtemps très présents sur le réseau X et sont très suivis. Ainsi l'UZ Leuven compte 7943 abonnés, l'UZ Gent , 7670 abonnés , l'UZ Brussels, 4951 abonnés, pour ne citer que les hôpitaux universitaires.  

Précisons que pour ce relevé, nous n’avons pas analysé les données cumulées des hôpitaux récemment fusionnés (Helora, HUB…) qui ne communiquent pas encore ou peu sur les réseaux sociaux en utilisant leur nouveau nom. Par exemple, l’Hôpital universitaire de Bruxelles – qui réunit l’Hôpital Erasme, l’Institut Jules Bordet et l’Huderf – est, en principe, fort d’une communauté (en chiffres cumulés) de 13.700 followers sur Facebook. Or, pour l’instant, le HUB n’est pas encore présent sur Facebook.

Evidemment, il ne suffit pas d’avoir des »followers ». Les hôpitaux doivent régulièrement alimenter leurs différents réseaux sociaux en y « postant » des informations pour répondre aux attentes de leurs abonnés. Les institutions de soins privilégient certains réseaux en fonction des moyens humains (ETP) dont ils disposent pour communiquer. Ce positionnement est un véritable choix stratégique pour l’hôpital.    

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