Ils l’avaient annoncé au printemps, ils ont sauté le pas cet été. Depuis deux mois, 5 des 7 postes couvrant Dinant et la province du Luxembourg sont ouverts en soirée du lundi au jeudi. Après 23h, on descend à 3. Comment fonctionne ce dispositif inédit? L’éclairage de Philippe Vanderlooven, coordinateur de l’absl PMG-LD, qui gère le réseau de postes.
Les raisons de l’initiative, on les connaît: dans la région, 9 zones de garde sur 32, dépeuplées en MG, encaissaient des récurrences de garde de semaine qui épuisent les «rescapés». Et font fuir les candidats à l’installation. Le 16 juillet, PMG-LD a donc inauguré un système dans lequel 5 postes sont ouverts de 18 à 23h (Libramont, Bastogne, Marche, Bièvre et Dinant). Après quoi, seuls 3 d’entre eux, selon une rotation définie, jouent les prolongations jusqu’à 8h le lendemain.
«Le système est pensé pour être solidaire, équitable pour tous les médecins, qu’ils exercent à Marche (où l’on peut s’appuyer en garde sur 80 MG) ou à des endroits plus problématiques comme Bièvre ou Bastogne (où l’on est plutôt autour des 30 actifs). Chaque MG continue d’officier dans ‘son’ PMG de proximité. Côté récurrence, les confrères des secteurs en difficulté sont plus souvent sollicités, c’est vrai, mais pour des plages horaires plus courtes. En quantité totale d’heures à prester, on arrive à la même chose pour tous.»
«C’est grâce au 1733 que le montage fonctionne», poursuit Philippe Vanderlooven. L’écrémage des appels qu’il assure permet, en nuit noire, de ne désigner que 3 MG sur l’(immense) zone desservie. Un écrémage devenu plus serré depuis mars. «Il n’y a plus que les appels concernant des patients grabataires, en soins palliatifs ou vivant en MRS qui sont transférés vers la médecine générale, ainsi que les certificats de décès.» Les 3 confrères de garde s’organisent, selon le déplacement que chacun est occupé à faire, pour qu’une nouvelle demande soit couverte dans les meilleurs délais par le mieux placé.
Un sud qui observe
Si seuls 5 des 7 postes qui composent le réseau de PMG-LD sont entrés dans la danse nocturne de semaine, c’est parce que le sud-Luxembourg (en l’occurrence son cercle, l’AMGSL) n’est pas demandeur. Mais d’après Philippe Vanderlooven, pas contraire non plus. «Là-bas, les MG ont actuellement des rôles de garde plus confortables. Ils ont décidé de ne pas suivre le mouvement. On a respecté leur choix. Mais ils s’intéressent au dispositif mis en place et n’excluent pas de le rejoindre un jour.» Pour l’instant, les PMG d'Arlon et Tintigny n'ouvrent donc, comme avant, que les week-ends et jours fériés.
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