La rencontre avec la ministre De Block n’a rien donné de spectaculaire, rapporte le GBO. Zéro engagement à retenir le couperet budgétaire, juste la promesse de présenter aux médecins, à la prochaine médico-mut, des «priorités» sur lesquelles travailler «ensemble» jusque fin d’année. C’est maigre et flou. Le syndicat attend de découvrir le 7 novembre ces fameuses priorités, pour définir la conduite à adopter.
A la suite de ses protestations face aux coupes unilatérales dans le budget 2017 – dont la retenue des 2/3 de l’index – le GBO (du Cartel ASGB/GBO/MoDeS) avait été convié chez Maggie De Block – comme l’ABSyM et AADM. De l’autre côté de la table: la ministre et ses bras droits Pedro Facon, directeur de la cellule stratégique Santé, et Bert Winnen, chef de cabinet adjoint, ainsi que le patron de l’Inami, Jo De Cock.
Ce qu’a trouvé là-bas le syndicat généraliste? Assurément du temps, en suffisance, pour exprimer ses doléances, recevant des marques d’empathie de ses interlocuteurs – mais en mode: ‘c’est difficile pour nous aussi’, ‘c’est difficile pour le gouvernement’… Et de fait, aucun lest lâché. Là, on était dans le registre dura lex sed lex. «Maggie De Block ne s’est engagée sur rien, n’a pas soufflé mot de ce qui serait envisageable. Pedro Facon parle d’éventuels aménagements au sein d’une enveloppe globale», relate Paul De Munck, président du GBO. Le montant total à raboter ne paraît en rien discutable.
Ce que le GBO dit avoir lourdement dénoncé, devant ses interlocuteurs, c’est l’aspect «rupture de confiance». «Le modus operandi de la concertation pose question» et, plus fondamentalement, la pertinence que la démarche a encore. Pour son président, elle est questionnée par des pratiques de la ministre comme faire plancher les partenaires de négociation sur une proposition budgétaire épargnant 660 millions pour finalement présenter au conseil général sa propre copie imposant plus de 200 millions d’efforts supplémentaires. Ou comme décréter un moratoire sur les nouvelles maisons médicales au forfait couplé à un audit, devant seulement faire l’objet d’un marché public – une méthode qui ressemble singulièrement au gel brutal du budget PMG en octobre 2015 qui avait cristallisé l’opposition des MG du nord et du sud du pays. Décidément, les manières gouvernementales vis-à-vis des médecins n’évoluent guère…
Avant de lancer un quelconque mot d’ordre vers ses troupes, le GBO attend de voir ce que Jo De Cock, qui est chargé de l’élaboration du ‘programme commun de travail des prochains mois’, sortira de son chapeau le 7 novembre pour amadouer les médecins. On a écouté ces derniers, et on leur renvoie la patate chaude. S’ils la trouvent indigeste, le politique n’aura-t-il pas beau jeu de dire qu’il a fait ce qu’il a pu?
«Brandir les menaces de grève ou de déconventionnement n’est pas dans l’ADN du Cartel», admet Paul De Munck. Mais il comprend aussi que les MG, prestataires indépendants qui acceptent de rentrer dans le système étatique de tarifs plafonnés, peuvent avoir accumulé diverses raisons de mécontentement qui les en feraient sortir, individuellement. Le GBO conclut en disant se préparer à de futures actions éventuelles et convie ses membres à lui faire des suggestions à ce propos.