Certificat interuniversitaire en alcoologie : une nouvelle session en octobre 2019

La SSMG est ses partenaires lancent la quatrième édition du certificat interuniversitaire en alcoologie. Une formation remportant un vif succès auprès des professionnels (para)médicaux par son caractère résolument pluridisciplinaire. Le programme est à la fois suffisamment pointu et diversifié pour que chacun y trouve son intérêt. Cette quatrième édition s’enrichira de nouvelles approches thérapeutiques en alcoologie.

Le certificat interuniversitaire en alcoologie, session 2019-2020, démarrera à la mi-octobre. Il se compose comme de 8 modules de formation faisant le tour de la problématique du mésusage d’alcool, dans ses différentes dimensions, avec le souci permanent d’intégrer les notions théoriques dans la pratique de terrain. L’objectif de la formation est double : fournir les notions théoriques dispensées par des spécialistes de différentes disciplines médicales et psychologiques et intégrer ces notions dans la pratique de terrain en renforçant le dialogue entre praticiens et spécialistes pour créer un travail en réseau.

Le caractère pluridisciplinaire des formateurs et de la formation – associant soins primaires et secondaires voire tertiaires – est un choix du comité scientifique de ce certificat dès l’édition inaugurale lors de l’année académique 2016-2017. Le comité scientifique réunit trois universités francophones (ULB, UCL, ULiège) et la SSMG (Société Scientifique de Médecine Générale). Cette formation est conçue et donnée par des universitaires et de nombreux spécialistes non académiques : des psychiatres, des psychologues, des médecins généralistes, des gastroentérologues, des neurologues, des infirmières constituent le panel d’enseignants. Les étudiants sont des médecins généralistes, des assistants en médecine générale (généralistes en formation), des psychiatres, des psychologues, des infirmières, des gastroentérologues et des travailleurs sociaux. Le certificat prône une approche pluridisciplinaire avec prise en charge multimodale adaptée aux besoins du patient et de ses proches ; la création d’un réseau d’alcoologie est un des objectifs de la formation.

Nouvelles approches thérapeutiques en alcoologie : la remédiation cognitive

Pour l’édition 2019-2020, la SSMG et ses partenaires ont décidé de peaufiner le contenu de la formation en y greffant le thème de « la remédiation cognitive ». Au cours des deux dernières décennies, le champ de la recherche en alcoologie a été largement renouvelé par l’exploration, en psychopathologie expérimentale, des déficits neuropsychologiques associés aux troubles sévères de l’usage d’alcool (TSUA). Il est ainsi désormais établi que les patients souffrant de TSUA présentent une vaste gamme de troubles cognitifs, englobant des fonctions perceptivo-motrices, attentionnelles, mnésiques, mais aussi exécutives (par exemple concernant l’inhibition, la flexibilité ou la planification). En outre, il est également démontré que ces troubles neuropsychologiques jouent un rôle majeur dans le développement de la pathologie, mais également dans son maintien puisqu’ils favorisent la rechute. Sur base de ce constat, de nouvelles perspectives de recherche appliquée ont été récemment développées, avec pour objectif central de proposer une évaluation et une réhabilitation des processus cognitifs déficitaires, et ainsi d’améliorer le pronostic et la qualité de vie des patients. Cette approche de remédiation cognitive commence actuellement à être implémentée en pratique clinique, et pourrait participer à une réorganisation des soins apportés aux patients, en complétant la prise en charge classique. Elle pourrait en outre être optimalisée via l’utilisation des nouvelles technologies (par exemple par l’exposition à des situations à risque de consommation d’alcool dans un environnement de réalité virtuelle), mais également via les techniques de neuromodulation (par exemple la stimulation magnétique transcrânienne et la stimulation transcrânienne à courant continu, qui permettent de stimuler l’activité cérébrale et d’améliorer l’efficacité de la remédiation cognitive). Le défi actuel est donc de transférer les acquis de la recherche en neuropsychologie des addictions dans la pratique clinique, en formant les acteurs de terrain (psychologues, infirmiers, médecins) à ces nouvelles approches et en proposant leur implémentation au sein des systèmes de prise en charge.

> Le programme du CIU alcoologie 2019-2020 est accessible sur le site de l'ULB.

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