La SSMG a récemment fêté les cinq ans de son portail «mongeneraliste.be», qui a la particularité d’être un site destiné non pas aux médecins membres de la société mais à leurs patients. Les généralistes peuvent «prescrire» à leur patientèle la visite de ces pages web sans craindre un effet désinformation. Depuis 2011, les contenus sont en élargissement constant.
L'objectif de mongeneraliste.be est, d’après la SSMG, de contribuer à l’éducation thérapeutique des patients. Conçu en collaboration avec l’asbl Question Santé et bénéficiant du soutien des deux grandes mutualités du pays, l’ANMC et Solidaris, le site ambitionne de faire germer un «réel partenariat entre le MG et le patient», reposant sur l’autonomie de ce dernier. On en revient à la désormais bien connue notion d’empowerment du patient: bien informé, à source crédible, il est responsabilisé et devient davantage acteur de son traitement.
La SSMG a fait les comptes, à la faveur du cinquième anniversaire de son site grand public. Ce dernier propose aujourd’hui plus de 130 articles consacrés à des maladies, plus de 70 centrés sur la prévention primaire et secondaire, une vingtaine de vidéos et une quinzaine de dossiers. «En outre, plus de 120 sujets relevant de la rubrique ‘actualités’ abordent des informations récentes (nouvelles études ou derniers avis du Conseil supérieur de la santé, par exemple)», ajoute la société scientifique. Enfin, mongeneraliste.be, ce sont aussi des fiches informatives à remettre par le médecin généraliste à son patient en consultation.
D’après la SSMG, la fréquentation de mongeneraliste.be, que fréquentent par semaine 12 à 13.000 internautes, a augmenté régulièrement depuis son lancement. «En 2015, il a accueilli plus de 660.000 visiteurs; plus de 800.000 pages ont été vues. Le temps passé sur une page va de trois à six minutes.»
L’e-santé, avec retenue
Un sondage a été effectué cet été auprès des visiteurs du site, via un questionnaire en ligne. Les limites méthodologiques de ce coup de sonde ne font pas de doute, dixit la SSMG elle-même. Cela étant, «l’un ou l’autre enseignement est intéressant». Par exemple, le fait que 70% des répondants étaient âgés de plus de 55 ans. «L’âge n’est plus un obstacle à la consultation d’internet.»
Cette petite enquête a aussi montré que, parmi les sites médicaux inspirant généralement confiance aux patients, les mieux classés sont ceux émanant d’une association scientifique de médecins, d’un ministère de la Santé, d’un hôpital, d’une mutuelle, d’une université ou d’une institution internationale (OMS ou EMA, l’Agence européenne du médicament, par exemple). Par ailleurs, les répondants se disaient plutôt favorables à certaines formes d’e-santé, comme par exemple le télémonitoring pour surveiller leurs paramètres, mais peu emballés par la téléconsultation.
«La validation des informations proposées aux visiteurs de mongeneraliste.be repose sur des sources scientifiques fiables et reconnues», a encore signalé la SSMG en évoquant le partenariat conclu avec ebmpracticenet.be, antenne du Cebam, le Centre belge pour l’EBM. Elle insiste également sur l’indépendance du site par rapport aux influences commerciales.