Cet après-midi, Michel De Volder, président de la FAMGB, était auditionné par la commission spéciale covid du parlement bruxellois. Le généraliste n’a pas été tendre avec l'attitude du Fédéral au début de la crise. Iriscare n’est pas épargnée non plus.
Le patron de la FAMGB a évoqué le bien connu déficit de matériel de protection pour les soignants, mais aussi, au rayon des absences, « un manque de leadership et de stratégie », combiné à un grand vide en matière de communication univoque « tant vers la population que vers les professionnels de la part du Fédéral, mais aussi de la part du gouvernement bruxellois, dans une situation où les messages auraient dû être clairs, cohérents et diffusés à grande échelle.»
Le Dr De Volder a aussi pointé un testing & tracing « inefficace, mal expliqué, qui a donné l’impression aux gens d’être fliqués, ou des délateurs. » Un manque de clarté et de pédagogie qu’il ne faudrait pas réitérer avec la vaccination à venir. « Du côté des MG, grâce aux webinaires du Collège notamment, il y a une adhésion qui grandit, même chez ceux qui ne sont pas les plus actifs en la matière d’habitude. On a besoin de pouvoir s’appuyer sur une grande campagne de communication réussie. »
Pour en revenir au testing & tracing, Michel De Volder y voit l’illustration que les décideurs élaborent leur(s) stratégie(s) sans se soucier de la praticabilité des mesures, de leur applicabilité sur le terrain. Et affirment que l’informatique fédérale est adjuvante, alors qu’elle bugge ou complique la vie des médecins, qui trouvent des alternatives.
La gestion de la crise sanitaire dans les maisons de repos est sans surprise revenue sur le tapis. Michel De Volder a fustigé la « désorganisation » entre Iriscare et les MR(S), leurs fédérations professionnelles, les médecins coordinateurs - à ce propos, certaines MRS semblent ne pas en avoir bien que cela soit obligatoire pour l’agrément - , les MR - qui, elles, n’ont pas de coordinateurs - , les médecins traitants des résidents etc. « On a pu constater une méconnaissance du secteur de la part d’Iriscare, qui n’avait pas de listes à jour, et une grande confusion dans le qui fait - qui sait ! - quoi… » Pour le président de la FAMGB, il conviendrait de « remettre un peu d’ordre ». Il plaide pour une meilleure collaboration entre les fédérations de MR(S) et les cercles. Il a également rappelé qu’un coordinateur n’est pas le médecin qui soigne les résidents.
La collaboration avec les hôpitaux, en revanche, semble s’être bien déroulée « pour le tri, pour les tests, en dépit de la précipitation. On a pu remarquer, toutefois, que les lignes n’avaient pas la même vision de la santé publique. A ce niveau, la Région a compétence en partie sur les hôpitaux et les cercles. Il faudrait, quand on élabore un plan santé, mettre tout le monde autour de la table. Bien sûr, pour le moment, la priorité des hôpitaux n’est pas là, ils pensent refinancement, ils pensent réseaux… Mais il serait bon de rassembler les lignes autour d’une même vision, un plan santé régional. Et là, la Région a un rôle de catalyseur à jouer. »
Le Dr De Volder plaide encore pour la mise sur pied d'un organigramme simplifié de gestion de crise, la consultation régulière de représentants de la médecine générale par les autorités sanitaires et espère une pérennisation de la ligne 1710 (le numéro d'appel pour les patients bruxellois sans MG, y compris les patients covid, organisé avec le 112).
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