Des «trajets de réintégration» pour les malades de longue durée

Maggie De Block planche sur le retour dans le circuit du travail de malades de longue durée. Elle l’avait dit précédemment, et le répète à la faveur d’un crochet par Volvo Cars à Gand, qui mène une politique active en matière de travail adapté. Les «trajets de réintégration» imaginés par les Affaires sociales amènent médecin conseil et médecin du travail à dialoguer. Entrée en vigueur: avant fin 2015. Objectif 2016: 10.000 trajets conclus.

 

Parce que, dit-elle, «un emploi contribue au sentiment d’amour-propre d’une personne et parce qu’un salaire est préférable à une simple allocation», Maggie De Block s’emploie à concrétiser, avec l’Inami, un point de l’accord de gouvernement ensuite inscrit dans la loi-programme du 19 décembre 2014: le «trajet de réintégration» pour tous les malades de longue durée. Mécanisme qui est là pour aider les personnes concernées à retourner dans le monde professionnel mais qui n’est pas une obligation, précisent les autorités.

Dialogue médecin-conseil / médecin du travail

Il existait déjà un cadre pour les situations de ce genre, mais les Affaires sociales soulignent ce qui va changer. «Jusqu’à présent, seul le médecin-conseil juge si une personne malade peut prétendre à un trajet de réintégration. Le cas échéant, [il] établit ensuite un trajet individualisé. Dans le nouveau système, le médecin-conseil décide encore pour qui un trajet de réintégration est indiqué ou non. La phase suivante est nouvelle: si le malade est éligible à une réintégration, le médecin-conseil prend contact avec le médecin du travail de l’entreprise concernée car il a une meilleure vue sur les possibilités concrètes au sein de l’entreprise.»

Des données médicales pertinentes seront échangées entre les deux confrères «grâce à un système électronique sécurisé», poursuivent les autorités, avec comme objectif de façonner la solution aussi tailor made que possible, conjointement avec le patient et l’employeur, en fonction de leurs possibilités respectives. Il est clair que toutes les entreprises n’auront pas une tâche adaptée à proposer à leur employé. En pareil cas, le système prévoit qu’on «examine si le malade de longue durée peut travailler autre part dans le secteur». Et dans la négative, le patient pourra se réorienter grâce à un recyclage professionnel (intégralement remboursé par l’Inami).

Maggie de Block a récemment effectué une visite médiatisée chez Volvo Cars, cherchant «de bons exemples qui peuvent inspirer d’autres entreprises». La firme automobile gantoise mène une politique active en matière de prévention et de travail adapté, à la fois pour les victimes d’accidents du travail et pour les collaborateurs en incapacité de travail temporaire via – notamment – des postes de travail pensés de la façon la plus ergonomique possible.

Le nouveau système de trajets de réintégration devrait entrer en vigueur cette année. La ministre Open VLD livre quelques ordres de grandeurs attendus: l’idée est d’atteindre la vitesse de croisière en 2016, avec 10.000 trajets, et de porter ce nombre à 12.000 en 2017 et 14.000 en 2018.

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