Au vu des options budgétaires avancées par le gouvernement, «consistant en des économies supplémentaires proposées unilatéralement», le Cartel – coalition syndicale dont fait partie le GBO – considère l'accord médico-mutualiste en cours comme caduc à partir du moment où ces mesures supplémentaires seront définitives. Il réclame instamment une rencontre avec Maggie De Block.
Décidément, octobre est le mois durant lequel l’Open VLD Maggie De Block, quoique championne de popularité non détrônée dans le public, réussit à s’attirer les foudres de fronts communs inédits de médecins. En 2015, ses coupes dans l’enveloppe des postes de garde lui valaient une déferlante de protestations à la fois des cercles et des syndicats de MG flamands et francophones. En 2016, c’est le budget et ses restrictions de 900 millions soi-disant «au scalpel fin» qui lui vaut les huées des syndicats médicaux. Cette fois, c’est ni plus ni moins l’accord tarifaire qui pourrait sauter.
Lundi, au sortir du conseil général, à l’Inami, Marc Moens, président de l’ABSyM, l’avait laissé entendre: au vu des mesures d’économies édictées par l’exécutif, la convention en cours pourrait bien être résolue de plein droit (dans le sens: dissoute) par l’activation d’une clause ad hoc insérée dans le texte (lire par ailleurs sur ce site «Marc Moens (ABSyM) dans les starting-(De)Blocks pour faire sauter l’accord»). Le temps de réunir ses composantes pour aviser et le Cartel embrayait, sur le même ton – Cartel qui pour mémoire se compose de l’ASGB au nord du pays, et du GBO et du MoDeS au sud.
«Le Cartel constate que, outre les énormes efforts qui ont été nécessaires pour corriger les dépassements d’un objectif budgétaire trop réduit en 2016 pour les soins de santé, des économies supplémentaires sont proposées unilatéralement par le gouvernement. Cela va à l'encontre des accords, qui ont été conclus suite aux négociations en décembre 2015 pour l’accord médico-mutualiste 2016/2017». Le Cartel rappelle avoir émis, avant d’entamer ces pourparlers, de grandes réserves: l'objectif budgétaire en 2016, «qui n'avait pas été établi de manière normale, était trop bas et ne prenait pas suffisamment en compte les besoins d'une population vieillissante et d’une évolution rapide de la médecine». Il avait fini par négocier un accord qui, «suite à l'insistance de la Ministre, était conclu pour deux ans. A présent, à mi-chemin de cet accord, le gouvernement propose unilatéralement des mesures d'austérité supplémentaires, entre autres par une amputation des 2/3 de l’index des honoraires médicaux. Ceci a dépassé la limite.» Moralité: le GBO et ses partenaires considèrent donc la convention, et ses tarifs sociaux, comme «caduque à partir du moment où ces mesures supplémentaires seront définitives».
Avec une politique purement économique et «un taux de croissance du budget de seulement 0,5%», le gouvernement Michel affaiblit le système de soins de qualité, solidaire et accessible à tous que le Cartel rappelle défendre. Reinier Hueting, son président, qui dirige aussi l’Algemeen Syndicaat van Geneeskundigen van België, Paul De Munck, le président du GBO, et Nicolas Berg, celui du MoDeS, réclament «instamment une consultation avec la Ministre».