À l’issue de l’entretien au cabinet De Block fin de semaine dernière, les représentants des syndicats et des associations de MG francophones et flamands n’ont pas caché leur déception ni «une colère encore plus grande». Le coup d’arrêt au déploiement des postes se confirme, et le dégel partiel des subsides 2015 est conditionné à des mesures que le cabinet n’a pas concrètement explicitées. Ils prient la ministre d’expliciter sa vision.
Le front commun – qui pour rappel est l’un des plus larges à s’être jamais formé contre une décision ministérielle et rassemble quasi tout ce que la médecine générale de terrain compte comme groupements (*) – a débriefé la rencontre, dont il nous revient qu’elle s’est tendue sur la fin.
Le bilan est jugé très maigre et la contestation ne faiblit pas. La profession rapporte que, «de façon très générale», le cabinet a dit que les PMG «pour lesquels un financement est demandé doivent avoir acquis ‘suffisamment de maturité’, c’est-à-dire doivent organiser une garde complète pendant tout le week-end, qu’un plan de collaboration entre PMG et services d’urgence doit être développé, qu’une mise à jour de la standardisation doit être effectuée et que la libération des 5 millions promis ne pourra se faire que selon une systématique uniforme», mais celle-ci, d’après les généralistes, n’a pas été décrite. Soit, au final, pas énormément d’éléments neufs ou d’explications concrètes à se mettre sous la dent.
«Des erreurs d’interprétation»
Le front commun s’étonne du peu de cas fait du «travail remarquable effectué par le groupe de travail garde de la médico-mut» en matière d’harmonisation des financements. Il déplore qu’il soit clair «que le Cabinet considère les PMG sous l’angle économique» uniquement. Les MG contestent d’ailleurs les coûts imputés aux postes, ayant «dû constater que les chiffres avancés par le Cabinet contiennent des erreurs d’interprétation». «Plus inquiétant encore est le fait que cette vision économique se fait aux dépens de critères fondamentaux comme l’accessibilité, la réponse aux besoins et les réalités du terrain.» Quant au fameux plan avec les urgences, les syndicats et associations refusent d’endosser la responsabilité de son non-avènement à ce jour: il ne peut être élaboré valablement que «si des PMG sont déployés sur l‘entièreté du territoire belge, et à condition qu’on mette en place un tri des appels (1733) bien organisé, qui se fait d’ailleurs attendre depuis plusieurs années».
Tous les protestataires «attendent maintenant dans les plus brefs délais une vision clairement formulée par la Ministre ainsi que des propositions de standards et normes clairs pour les PMG». Ensuite, il faudra organiser une concertation à leurs propos. «Car, en effet, on ne peut concevoir le développement de la garde sans l’expertise des médecins généralistes.»
(*) Les signataires de ce communiqué commun sont: pour le Fag: Dr Guy Delrée; pour la FAMGB: Dr Michel de Volder; pour Domus Medica: Dr Maaike Van Overloop; pour Wachtposten Vlaanderen: Dr Stefan Teughels; pour le GBO et MoDeS: Dr Anne Gillet; pour l’ASGB et Cartel: Dr Reinier Hueting; pour l’ABSyM: Dr Jacques De Toeuf; pour le BVAS: Dr Marc Moens; pour le SVH: Dr Herman Moeremans; et pour AADM: Dr Peter Hoffman