Les femmes au centre de la Journée mondiale du diabète mardi

La Journée mondiale du diabète, organisée demain/mardi, sera axée cette année sur les femmes. Une vingtaine d'hôpitaux francophones et bruxellois mèneront des actions de sensibilisation et d'information sur cette maladie chronique qui touche environ 600.000 personnes, dont la moitié ignore qu'elles en sont atteintes, selon la Fédération internationale du diabète (FID). 

Séances de sensibilisation, tests de glycémie gratuits, animations diététiques... seront proposés demain/mardi dans une vingtaine d'hôpitaux à Bruxelles et en Wallonie à l'occasion de la Journée mondiale du diabète dont le thème cette année sera les femmes.

Le pancréas des personnes diabétiques ne produit plus (diabète de type 1) ou ne parvient plus à utiliser efficacement (type 2) l'insuline, cette hormone qui permet aux organes et tissus d'utiliser le glucose apporté par les glucides ingérées. Le premier type concerne environ 10% des patients et touche surtout les enfants, les adolescents ou les jeunes adultes. Le deuxième représente 85 à 90% des cas et est "une maladie de civilisation, engendrée par le mode de vie comme la malbouffe ou la sédentarité", explique Nicole Pirotte, chef de projets au sein de l'Association belge du diabète (ABD).

Certaines femmes enceintes, n'ayant jamais présenté de diabète auparavant, souffrent également du diabète dit gestationnel ou de grossesse. "S'il n'est pas contrôlé et traité, ce diabète peut augmenter le risque de fausse couche et de mise au monde d'un bébé trop gros et prématuré", explique l'Association belge du diabète. 

La prévalence de ce diabète de grossesse "a fortement augmenté ces dernières années car les méthodes de diagnostic se sont améliorées tout comme le suivi", signale le Dr Vanessa Preumont, du service endocrinologie et nutrition des Cliniques universitaires de Saint-Luc. "Les complications se sont réduites."

Les femmes souffrant du diabète de type 1 qui désirent avoir un bébé doivent également "programmer leur grossesse pour avoir un équilibre (de leur maladie, ndlr) complet lors de la conception et durant toute la grossesse", ajoute-t-elle.

Environ 600.000 personnes souffrent d'un type de diabète, dont la moitié l'ignore, d'après la FID. Le diabète, surtout de type 2, est en effet asymptomatique et ne provoque pas de douleur. "Il existe quelques symptômes comme la fatigue ou l'envie d'uriner mais comme on n'a pas mal, on ne consulte pas spécifiquement pour cette maladie. Souvent, on tombe dessus par hasard, quand la maladie est déjà installée depuis un certain temps", souligne Mme Pirotte. Le risque, si l'hyperglycémie (soit un taux de sucre trop élevé dans le sang) n'est pas traitée correctement, est que certains organes en soient affectés et que des complications surviennent, ajoute Mme Preumont. D'où l'import ance de la sensibilisation et du dépistage. 

Ces dernières années, des méthodes innovantes sont apparues pour contrôler la glycémie des patients. Jusqu'à présent, les patients devaient se piquer le bout du doigt pour récolter une goutte de sang sur une bandelette réactive insérée dans un appareil. Ce système est "assez contraignant et pas forcément agréable. On peut développer une insensibilité des doigts ou ils deviennent douloureux", souligne Mme Pirotte.

Un capteur est ainsi remboursé entièrement pour les patients atteint d'un diabète de type 1, sous certaines conditions. "Un patch, de la taille d'une pièce de deux euros, est collé sur la peau. Par des contrôles fréquents, il donne au patient une tendance générale de sa glycémie", explique Mme Pirotte. Le patient peut lire les données récoltées via un lecteur. "Ce dispositif ne se fait qu'en accompagnement d'une équipe d'éducation et n'est disponible que dans les centres hospitaliers de diabète", poursuit Nicole Pirotte.

Un nouveau type de capteur de glucose est également testé dans des hôpitaux francophones, notamment Erasme à Bruxelles et le Grand hôpital de Charleroi. Ce capteur est totalement implanté sous la peau pendant trois mois et fournit au patient, sur son smartphone, un suivi en continu de l'évolution de sa glycémie et des alertes en cas de fluctuations dangereuses.

La Journée mondiale du diabète est organisée depuis 1991 par la Fédération internationale du diabète et soutenue par l'Organisation mondiale de la santé.

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