Le Dr Didier du Boullay est le fondateur de SOS médecins. Depuis 1983 il anime et dirige ce service bien connu à Bruxelles de garde médicale à domicile. Aujourd’hui, il lance un cri d’alarme face à “une pénurie de médecins généralistes programmés par l’Etat”. L'organisation peine à renforcer son équipe alors que les appels sont en nette augmentation.

Pouvez-vous nous rappeler depuis combien de temps SOS médecins existe , pourquoi il a été créé et son mode de fonctionnement ?

Pendant mes études de médecine j’ai eu l’occasion de faire un stage chez SOS Médecins à Paris et c’est là que l’idée m’est venue d’importer ce mode de fonctionnement à Bruxelles. 

Tout a démarré le 8 mars 1983. À l’époque il y avait pléthore de médecins et le succès de notre démarche a été le fait que les médecins généralistes qui travaillaient dans le cadre de SOS Médecins n’avaient pas de cabinet et donc n’étaient pas concurrentiels par rapport aux médecins installés.

A l’époque nous avons eu énormément de candidatures et le recrutement n’était pas difficile. J’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs centaines de candidatures très variées avec des motivations multiples. Aujourd’hui les temps ont beaucoup changé : il y a une pénurie de médecin généralistes programmés par l’État et ce n’est que le début ! 

Combien de médecins y travaillent ? Quel type de médecins ? 

 Jusqu’à présent il y a eu 160 médecins qui ont collaboré pendant près de 40 années avec des profils parfois surprenants ! Nous avons des hommes et des femmes de tous les âges, certains médecins sont là depuis près de 20 ans. Il faut reconnaître que les pathologies rencontrées sont également très diversifiées: en très peu de temps, nos médecins rencontrent un panel de pathologies qu’il est difficile de rencontrer aussi rapidement en patientèle classique.

Nous sommes actifs sur près de 40 communes de Bruxelles et ses environs. En pratique nous couvrons toutes les communes qui touchent le ring.

Pourquoi SOS médecins s'inquiète aujourd'hui ? Quels sont ses besoins ?

Nous sommes effectivement inquiets devant la difficulté de renforcer l’équipe.
Nous pensons que nous sommes à un tournant de la pratique en médecine générale.
Concrètement nous recherchons entre 5 et 10 médecins supplémentaires.
Nous avons une nette augmentation des appels, liée au fait que les généralistes se déplacent de moins en moins alors que la demande augmente de plus en plus et la croissance du nombre de maisons médicales n’arrange rien car elles se déchargent sur nous pour les visites à domicile.

Quelle est la rémunération moyenne d'un médecin de SOS médecins ? Les conditions de travail ?

Un des avantages offert par SOS Médecins est la flexibilité des horaires ainsi que le nombre de périodes de prestations demandées. Les honoraires sont évidemment en conséquence : la variabilité des revenus d’un prestataire à l’autre est importante et proportionnelle au degré d’engagement de ceux-ci…  Aujourd’hui, les médecins sont beaucoup plus dispersés dans de multiples activités médicales ou paramédicales qui les empêchent de s’engager à fond dans une pratique.

Comment voyez-vous l'avenir de SOS médecins ? 

L’avenir est devant nous et les appels ne manquent pas. L’émergence des nouvelles technologies telles que la vidéo consultation et l’aide à la décision grâce à l’intelligence artificielle nous ouvrent des portes qui vont révolutionner notre pratique.
Et nous restons sereins : nous avons connu d’autres périodes de pénuries et nous nous en sommes toujours sortis.

> Intéressé de rejoindre SOS Médecins ? Lettre de motivation et CV à adresser à l’attention du Dr Didier du Boullay à info@sosmedecins.be