Plus de qualité, des prix contrôlés, une redéfinition des normes, Maxime Prévot dégage 200 millions € pour les maisons de repos et annonce des modifications réglementaires et un nouveau dispositif de financement.
«Cette réforme était attendue depuis très très longtemps.» Maxime Prévot, ministre wallon CDH, de la santé peut souffler. Il tient sa réforme.... en attendant l'autre grande réforme toujours bloquée par le PS au sein de la majorité sur l'assurance autonomie. La Wallonie comptera, après 2050, deux fois plus de personnes âgées de 80 ans et plus. Les 48.407 places actuelles ne seraient donc pas suffisantes à terme. «Aujourd'hui, la répartition des lits entre les secteurs commercial, associatif et public, est cadenassée par une réglementation trop rigide.»
Le ministre veut mettre fin aux nombreux lits accordés en accords de principe, principalement dans le secteur public, qui ne sont pas construits faute de moyens suffisants. Pour lui, le plan «Papy Boom» répond enfin aux nombreux problèmes. «Un nouveau mécanisme de financement commencera le 1er janvier 2019.»
Ce mécanisme mis en place se situera sur un modèle comparable à celui du financement des hôpitaux. «Il reposera sur la facturation, via les organismes assureurs, d’un prix d’hébergement à la journée.» L’opération sera neutre pour le portefeuille du résident. «Selon les moyens budgétaires alloués par ce Gouvernement, la montée en puissance de créations de nouvelles places pourra aller de plus 10.000 à 50.000 lits», précise-t-il.
En attendant, pendant une période transitoire, 187 millions € sont dégagés pour continuer de financer les infrastructures. «De cette manière, ce sont 677 places supplémentaires qui vont pouvoir être créées dès à présent et jusqu’en 2020.»
L'autre grande partie de la réforme entend faciliter les partenariats entre secteurs. «La logique des quotas répartissant le nombre de lits entre secteurs publics (minimum 29%), associatifs (minimum 21%) et commercial (maximum 50%) sera assouplie», ajoute le ministre namurois qui va permettre «une perméabilité géographique avec des variations maximales de 20% en termes de transfert de lits en accord de principe d’un arrondissement à l’autre pour mieux coller aux besoins du terrain».
Enfin, les factures des résidents seront plus lisibles. «Une série de suppléments seront supprimés pour être obligatoirement intégrés dans le prix de base de toute nouvelle maison de repos dans une approche «all in».»
Parallèlement, des grilles tarifaires regroupant une série de prix couvrant les services communs seront constituées. «L’objectif est de contenir l’explosion des prix.»
Enfin, la redéfinition des normes était indispensable. «Les normes concernant le bien-être du résident et celui du personnel encadrant seront revues pour accroître la qualité de vie de toutes et tous (renforcement des formations, ergonomie de l’espace de vie…). En outre, les plafonds du nombre de places exploitables par institution seront portés à 30 places/lits pour les Centres de jours et les Services Cantou (personnes désorientées), à 200 lits dans les MR/MRS (sous condition) et à 120 appartements pour les résidences-services.» A présent, il faut espérer que ces évolutions pourront se traduire rapidement sur le terrain...
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