A l’approche des élections, les partis dévoilent leur programme et particulièrement leur programme santé. Pour ce sixième article, la parole est donnée au MR qui fait part de 10 propositions dans le domaine de la santé.
Pour le mouvement réformateur, la santé sera un enjeu important de la prochaine législature. Selon son programme, la Belgique peut mieux faire pour améliorer la santé des patients et devenir une terre d’innovation médicale. « Il importe de renforcer la coopération et de rationaliser, notamment via la refédéralisation de la prévention de la santé. Le budget des soins de santé a augmenté de plus de dix milliards € en six ans ! » Il tient évidemment à rappeler que, sous son impulsion, « un accord historique est intervenu en juin 2023 afin d’augmenter le nombre de médecins francophones. »
Mais en dehors de ce cocorico, que peut apporter le MR au secteur des soins de santé ?
1- Incitant financier pour les spécialistes en zone de pénurie Il existe des pénuries dans des spécialités comme la gériatrie, la psychiatrie ou l’oncologie. Le MR veut inciter les médecins, « via un bonus financier ou un incitant fiscal, à effectuer leur stage ou leur assistanat dans les régions en pénurie pendant une période déterminée à la fin de leur étude. Si l’octroi de ces moyens incitatifs ne venait pas à rencontrer les objectifs poursuivis, il faudrait alors se résoudre, dans certaines conditions, à consacrer l’obligation d’installation. »
2 - Un médecin référent pour chaque patient. Une visite médicale annuelle chez ce médecin traitant devrait être généralisée à des fins préventives et curatives. Le MR souhaite, aussi dans le cadre de la révision de la nomenclature, revoir la reconnaissance des actes intellectuels afin de mieux reconnaitre le temps passé auprès de son patient. La rémunération doit correspondre à l’activité réelle qu’il exerce.
3 - Un soutien aux traitements innovants. Les libéraux proposent d’accélérer la mise à disposition des traitements innovants sur le marché belge en permettant leur utilisation dès leur approbation par l’Agence Européenne du Médicament. « En outre, nous souhaitons que les bénéfices des sociétés pharmas dégagés en Belgique soient réinvestis dans notre pays. Par ailleurs, une révision du système des médicaments est impérative pour résoudre les problèmes tels que la pénurie. Enfin, l'utilisation accrue des données (DATA) est indispensable pour une approche plus efficace. »
4 - Des investissements dans la télémédecine et l’Intelligence Artificielle. L'intégration de l'IA peut améliorer le management des hôpitaux, en libérant du temps de travail pour le personnel médical et infirmier. Elle peut aider au tri des patients en urgence ou entre hôpitaux, ainsi qu’à la gestion du 1733 pour réorienter les patients.
5 - Un plan d’actions pour renforcer l’attractivité des professions de soins Et fidéliser le personnel (infirmiers, aides-soignants, métiers paramédicaux etc.). « Nous souhaitons faciliter l’obtention de l’équivalence de diplôme pour les travailleurs étrangers. Nous souhaitons analyser la possibilité de modifier la Convention Collective de Travail pour offrir au personnel infirmier la possibilité d’utiliser les jours de dispense de prestations avant 45 ans, en fonction des besoins de chacun. »
6 - Des investissements dans la santé mentale et la mise en place des « projets 107 » Avec l’objectif de diminuer le nombre de lits dans les hôpitaux psychiatriques et de renforcer la prise en charge des patients dans leur milieu de vie
7 - Rationalisation des structures hospitalières sur le territoire. La programmation de l’offre de services d’urgence sur base de paramètres scientifiques permettrait de tendre vers une meilleure efficience. Les services hospitaliers pédiatriques doivent se réorganiser en favorisant le développement des services à domicile. « Nous voulons une réorganisation permettant de limiter les délais d’attente auprès des spécialistes. » Sans oublier une réforme du financement hospitalier : « Pour les gestionnaires d’hôpitaux, la complexité du BMF s'est accrue, au point qu'il est désormais perçu comme une boîte noire. Nous plaidons pour une combinaison du financement forfaitaire et du financement à l’acte. »
8 - La redéfinition des missions des mutuelles pour les recentrer sur leur rôle de remboursement des soins Diminuer l’empreinte des très nombreux comités consultatifs, d’avis et de conseil qui gravitent autour de l’INAMI et redonner à l’administration des moyens d’action qui ont été dispersés entre de trop nombreux acteurs, dont les mutuelles.
9 - Une lutte contre les certificats de complaisance. La titularisation d’un seul médecin référent, le généraliste ou le spécialiste, auprès des organismes sociaux, pour une durée minimale d’un an, par exemple, permettrait de lutter contre les certificats de complaisance. « Nous proposons également que le généraliste puisse délivrer un premier certificat pour une durée limitée, jusqu'à un mois de salaire garanti. Au-delà de cette période, une orientation vers un spécialiste, tel qu'un psychiatre en cas de burn-out, serait indispensable pour l'obtention d'un certificat complémentaire. » Une médecine qui protège de l’emprise des prescrits communautaires. « Il ne saurait être question pour des médecins de délivrer des certificats d'attestation de la virginité ou des certificats destinés à conforter des convictions religieuses, philosophiques ou culturelles. »
10 - Une véritable stratégie préventive et de traitement de la toxicomanie Le MR s’opposera aux salles de shoot tant qu’elles ne démontreront pas qu’elles assurent un accompagnement des individus qui les fréquentent, leur permettant de les sortir de leur addiction et les guidant pas à pas vers une réinsertion sociale et professionnelle.
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